Candidats FN à "problèmes" : l'argumentation en quatre points de Marine Le Pen

Publié à 20h26, le 12 mars 2015 , Modifié à 20h45, le 12 mars 2015

Candidats FN à "problèmes" : l'argumentation en quatre points de Marine Le Pen
Marine Le Pen © PHILIPPE HUGUEN / AFP

CQFD - Il reste 10 jours avant les élections départementales et les cas de candidats du Front national tenant ou ayant tenu par le passé des propos racistes, haineux, homophobes et / ou antisémites, continuent d'émerger. Et face à la multiplication des articles de presse à ce sujet, Marine Le Pen a développé une argumentation prête à l'emploi.

Elle en a fait la démonstration, jeudi 12 février en fin d'après-midi, sur BFMTV. Ses arguments peuvent se compter au nombre de quatre.

# 1 - Minimiser le nombre de "problèmes"

"Il y a 10 problèmes, 10 sur 7500 candidats", a affirmé la présidente du FN. Un chiffre qui paraît largement sous-estimé, au vu notamment des dernières révélations de l'hebdomadaire L'Obs, qui évoque plusieurs "dizaines" de cas. Mais c'est également l'argument des autres cadres du FN, comme Florian Philippot ou Louis Aliot, qui répètent que ces propos polémiques ne concernent que 0,1% des candidats de leur parti aux départementales.

Plus tard au cours de l'interview, Marine Le Pen martèle que ces "10 problèmes" sont à mettre en parallèle avec les "7640 candidats" du parti d'extrême droite, "qui sont remarquables".

# 2 - Affirmer que ces candidats "ont été suspendus"

Marine Le Pen l'affirme : il s'agit donc de "10 candidats qui ont été automatiquement suspendus par le FN, comme nous l'avons toujours fait. Nous traitons ces affaires-là avec célérité et avec une grande fermeté. J'aimerais d'ailleurs que l'UMP et le PS fassent de même."

Problème, le numéro 2 du parti, Florian Philippot, disait autre chose pas plus tard que le 3 mars. Le vice-président du FN expliquait alors que ces candidats seraient "sanctionnés" et passeraient "en conseil de discipline" après les élections. Une explication qui entrait d'ailleurs en contradiction avec celle de Marion Maréchal - Le Pen, qui, de son côté, affirmait comme sa tante que "ces candidats ont été immédiatement sanctionnés".

Malgré les protestations de la journaliste, Marine Le Pen réaffirme que ces personnes ont d'ors et déjà été "suspendues" et "convoquées devant la commission de discipline". "Jusqu'à présent, tous ceux qui ont été jugés pour des faits comme ça, ont été exclus", dit-elle encore. "Jugés" ou simplement épinglés ? Mystère. Or, le temps judiciaire est évidemment beaucoup plus long que le temps médiatique...

# 3 - Expliquer qu'il y a trop de candidats pour tout vérifier

Un peu plus de 7600 candidats, c'est beaucoup. Impossible, donc, de s'assurer de l'exemplarité de chacun, des propos tenus il y a parfois longtemps sur les réseaux sociaux ou ailleurs... C'est le troisième argument de Marine Le Pen. Elle explique qu'ont été suspendus "tous ceux dont [le FN a] eu connaissance". Elle ajoute :

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Car nous faisons de la politique, nous nous attachons à répondre aux préoccupations des gens. Nous n'avons, c'est vrai, pas le temps d'aller scanner jusqu'à 5 ans en arrière les comptes Twitter des suppléants de nos candidats. Mais d'autres le font à notre place, j'ai bien compris.

 

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Trop fastidieux, semble dire la présidente du FN, de vérifier le profil de ces personnes, pourtant toutes investies par le parti.

# 4 - Assurer que s'ils sont élus, "ils ne seront pas des élus FN"

Une fois que les candidatures sont déposées, impossible de les retirer. Même pour les candidats "suspendus" par le parti, les électeurs trouveront donc bel et bien un bulletin FN dans les urnes le 22 mars. Au grand dam de certains, d'ailleurs. Une contradiction ? Pas pour Marine Le Pen, qui réfute toute "responsabilité" dans cette étrangeté :

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Non mais d'accord, mais en quoi est-ce ma responsabilité ? Ce n'est pas ma responsabilité

 

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Pas de problème, donc. Et puis quoi qu'il en soit, ces personnes, si elles devaient être élues, ne siégeront pas sous l'étiquette du parti. Marine Le Pen dit :

 

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Et s'ils sont élus, ils ne seront pas des élus Front national. Et si il y a des majorités Front national, ils ne participeront pas aux majorités Front national.

 

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# Conclusion

L'argumentation de Marine Le Pen se termine par cette affirmation :

 

"

Nous avons été irréprochables sur ce sujet. Irréprochables. Rapidité, célérité, sévérité.

"

Du rab sur le Lab

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