Claude Guéant dénonce un "scandale d'Etat" et une organisation faite pour "détruire Nicolas Sarkozy et ses principaux collaborateurs"

Publié à 10h53, le 01 juin 2014 , Modifié à 13h20, le 01 juin 2014

Claude Guéant dénonce un "scandale d'Etat" et une organisation faite pour "détruire Nicolas Sarkozy et ses principaux collaborateurs"
Claude Guéant sur Europe 1, le 1er juin 2014. (Capture d'écran i>Télé)

SCANDALE - Il s'est tu pendant un peu plus d'un an, explique-t-il. Placé en garde à vue la semaine dernière dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage Tapie, l'ancien ministre de l'Intérieur et secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a frappé fort pour son retour médiatique.

Invité du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Monde dimanche 1er juin, Claude Guéant a en effet sorti l'artillerie lourde, parlant d'un "scandale d'Etat".

Selon lui, une "structure" au sein de l'Etat oeuvre à la destruction de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy :

On parle beaucoup de scandales d'Etat, en l'espèce nous avons un scandale d'Etat. Aujourd'hui nous savons qu'il y a au sein de l'Etat, une utilisation de l'Etat, il y a une structure, une organisation qui est faite à coup de violations du secret de l'instruction et de l'enquête et à coups d'instrumentalisation de la justice pour dénigrer Nicolas Sarkozy, pour le détruire et avec lui ses principaux collaborateurs.

L'accusation de "scandale d'Etat" n'a rien d'un dérapage, puisque Claude Guéant avait prévenu au préalable :

Je me suis tu pendant un an, je suis venu aujourd'hui pour parler de la France, des Français, de l'Europe, de la politique internationale, mais aussi pour dénoncer ce que j'appelle un scandale d'Etat.

Pour étayer son accusation, l'ancien préfet explique que plusieurs éléments l'ont "beaucoup surpris" dans l'enquête concernant l'arbitrage :

Les policiers m'ont produit des documents provenant des archives de Nicolas Sarkozy, y compris d'ailleurs de sa campagne présidentielle de 2007 et qui ont été remis par l'Elysée d'aujourd'hui. C'est extrêmement surprenant que des archives qui appartiennent à Nicolas Sarkozy soient remises et évidemment elles étaient soigneusement choisies.

Claude Guéant dénonce le "caractère irrégulier de ce versement" d'une "vingtaine de pièces", et insiste :

La justice peut parfaitement se procurer les archives d'un ancien président de la République en sollicitant les Archives nationales. Mais il est tout à fait anormal que la présidence de la République d'aujourd'hui livre ses documents.

Citant la divulgations des écoutes de Nicolas Sarkozy par la justice dans le cadre du financement de sa campagne de 2007 par Kadhafi, Claude Guéant estime notamment que les différents développements des différentes affaires supposées ont été révélés à des fins de diversion :

La distillation des pseudo-informations sur les pseudo-affaires est toujours faite à des moments qui sont cruciaux sur un plan politique. Quand il y a besoin de faire diversion, on sort une affaire, et on la sort en indiquant que des éléments à charge, pas à décharge. Heureusement les juges d'instructions font leur travail et je suis convaincu qu'ils font leur travail à charge et à décharge.

L'ancien ministre de l'Intérieur de 2011 à 2012 a été placé en garde à vue lundi à la Brigade financière, où il était retourné mardi, puis mercredi après des suspensions. Il s'agissait du deuxième placement en garde à vue de l'ancien ministre, déjà soumis à cette mesure fin 2013 dans l'affaire des primes en liquide quand il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau.

Les trois juges financiers chargés du dossier enquêtent sur les conditions dans lesquelles les pouvoirs publics avaient décidé, en 2007, de recourir à un tribunal arbitral plutôt qu'à la justice ordinaire pour mettre fin au conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas dans les années 90.

Ils soupçonnent que cette décision a été motivée par une volonté de favoriser l'homme d'affaires, alors que la Cour de cassation avait cassé en 2006 une décision de la cour d'appel de Paris lui octroyant 135 millions d'euros de dommages et intérêts.

Du rab sur le Lab

PlusPlus