De la boxe thaï au terrorisme : Julien Dray raconte le parcours d’Amedy Coulibaly, qu’il a croisé en tant qu’élu de l’Essonne

Publié à 12h37, le 26 janvier 2015 , Modifié à 12h37, le 26 janvier 2015

De la boxe thaï au terrorisme : Julien Dray raconte le parcours d’Amedy Coulibaly, qu’il a croisé en tant qu’élu de l’Essonne
Julien Dray. © LIONEL BONAVENTURE / AFP

TÉMOIGNAGE - De petit voyou à terroriste djihadiste. Tel est le parcours d’Amedy Coulibaly, l’homme qui a tué quatre personnes dans un supermarché casher de la Porte de Vincennes, le 9 janvier. Un parcours sur lequel s’est penché Julien Dray, conseiller régional d’Ile-de-France et ancien député de l’Essonne (1988-2012), département de naissance du terroriste qu’il a croisé en tant qu’élu.

Invité dimanche 25 janvier de Tous politiques, sur France Inter, Julien Dray a ainsi raconté l’histoire d’Amedy Coulibaly, des salles de boxe thaï jusqu’à ses attentats terroristes. Il témoigne :

J'ai étudié le parcours particulier de Coulibaly. Il a grandi à la Grande Borne. La Grande Borne c'est une cité qui a été rénovée, où on a mis beaucoup d'argent pour la rénovation mais alors sur le plan du travail de quartier : rien ! (…) Donc, moi, quand je suis élu député, j'applique les théories que j'ai appris à SOS Racisme, donc je me dis 'Il faut faire de l'animation de quartier’ donc j'aide à monter une salle de boxe Thaï. Et on retrouve le jeune Coulibaly dans cette salle. Il a 12-13 ans et pendant plusieurs années, il va fréquenter cette salle et il va être un bon élément de la salle. J'ai vérifié avec les animateurs que j'ai retrouvé.

Ensuite, "la salle de sport ferme", poursuit Julien Dray qui rapporte comment le jeune homme a basculé dans la délinquance :

Et vu qu'il n'y a rien d'autre à côté, eh bien, le jeune Coulibaly, il va traîner dans le quartier. Et dans le quartier, il va entrer dans un gang de voleurs de voitures et de voleurs de motos. Un de ses amis va être assassiné, il va participer aux émeutes dans la cité, il va même y contribuer et il va basculer dans la délinquance.

"Je ne suis pas en train de lui trouver une excuse", insiste Julien Dray qui explique l’avoir "eu sur le dos" :

Je dirais d'autant moins que je lui trouve une excuse que moi je l'ai eu sur le dos - excusez-moi - parce qu'il s'est affronté à moi, il est venu dans mes permanences avec d'autres, etc...

"A quelle occasion ?" est-il alors interrogé. Le conseiller régional socialiste continue :

N'importe quoi. Nous, on était les représentants de l'Etat, on était devenu l'adversaire. Et puis je l'ai vu basculer progressivement dans les insultes antisémites, se radicaliser et après il a été dans un endroit que je connais bien aussi : la prison de Fleury-Mérogis. Dans la prison de Fleury-Mérogis, il n'avait pas beaucoup d'argent et quand il a été pris en charge par ses frères, il est devenu effectivement un islamiste et par la suite un terroriste.

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