Depuis son départ du gouvernement Fillon en novembre 2010, Fadela Amara se fait plutôt discrète. Mais lorsque l’ex-secrétaire d’Etat à la politique de la Ville reprend la parole, elle ne mâche pas ses mots. Démonstration ce vendredi 23 janvier sur la matinale de RFI, alors qu’on l’interroge sur les causes du basculement de certains jeunes dans le djihad.
Fadela Amara y voit la conséquence d’une "frustration, liée à l’environnement, la pauvreté, l’exclusion", mais pas seulement. Comme Malek Boutih et sa dénonciation de "l’islamo-nazisme", l’ex-présidente de Ni putes Ni soumises dénonce un "fascisme vert" à l’œuvre. Un terme qu'on a notamment pu entendre dans la bouche de Marine Le Pen lors de l'affaire Merah. Fadela Amara, elle, l’endosse sans problème :
J’ai été une des premières à utiliser le mot "fascisme vert", que j’assume toujours par ailleurs.
De fait, déjà en 2010, l'ex-militante des quartiers populaires avait eu recours à ce qualificatif dans une interview au magazine Gala :
En tant que laïque, mais aussi en tant que croyante, je me dois de dénoncer ce que j'appelle le fascisme vert. Il dévoie le message d'amour et de paix que, à l'égal des autres religions, l'Islam porte en lui.
Un franc-parler qui vaut aussi pour le terme "apartheid", employé par Manuel Valls pour décrire une forme d'exclusion de certaines populations françaises :
C’est un mot que j’avais utilisé aussi à l’époque, quand j’étais présidente de Ni putes ni soumises, pour dénoncer justement ce qui existait dans nos quartiers.
Si le terme a choqué une partie de la classe politique, Fadela Amara n'a donc pas ces pudeurs. Signe que celle qui est aujourd'hui inspectrice générale des Affaires sociales n'appartient plus vraiment au monde politique ?