François Fillon estime que les dirigeants européens présents à Paris dimanche 11 janvier doivent "s'associer au combat" en Irak

Publié à 09h49, le 13 janvier 2015 , Modifié à 09h58, le 13 janvier 2015

François Fillon estime que les dirigeants européens présents à Paris dimanche 11 janvier doivent "s'associer au combat" en Irak
François Fillon © VALERY HACHE / AFP

"Il ne faut pas considérer que c'était pour solde de tout compte". François Fillon est "content" d'avoir vu un grand nombre de dirigeants étrangers, notamment européens, manifester, dimanche 11 janvier à Paris, leur solidarité après les attentats qui ont frappé la France la semaine passée. Mais cela ne suffit pas. L'ancien Premier ministre, invité de France Inter mardi 13 janvier, rappelle que contrairement à la France, l'Allemagne et l'Italie, qu'il cite nommément, ne participent pas à la coalition internationale engagée militairement en Irak contre l'État Islamique. 

François Fillon juge que cette unité affichée dans les rues de la capitale française ne doit pas se limiter à "un soutien amical et sympathique" :

Puisque les Européens étaient là à Paris dimanche, il ne faut pas considérer que c'était pour solde de tout compte et qu'ils nous ont juste apporté leur soutien amical et sympathique. Moi j'étais content de voir madame Merkel et monsieur Renzi, mais maintenant je veux qu'ils soient associés et qu'ils s'associent à ce combat. Soit avec leurs forces, parce que c'est une guerre, soit en finançant cet effort, parce que c'est pas possible que la France continue toute seule à porter, avec la situation économique qui est la sienne, cet effort militaire, notamment au Mali et maintenant en Irak. 

Un discours qui n'est pas nouveau pour François Fillon. En septembre dernier, lors du débat à l'Assemblée nationale sur l'engagement de la France dans des frappes aériennes en Irak contre l'État Islamique, il s'interrogeait déjà :

Nous sommes engagés dans une coalition internationale. 29 pays où organisations se sont réunies à Paris pour répondre à l’appel de la France. Mais qu’en est-il aujourd’hui de cette coalition ? Seuls la France et les États-Unis sont réellement engagés dans la bataille. Où est l’Europe ? Lundi, vous étiez, Monsieur le Premier ministre, en Allemagne. Avez-vous reçu l’assurance d’un renforcement du soutien  allemand et d’une participation à la coalition sur un plan autre qu’humanitaire? De même, où est l’Italie, pays lui aussi très sensible à la cause des chrétiens d’Orient ? Il faut intensifier la mobilisation diplomatique et battre le rappel.

Ce mardi, François Fillon appelle plus largement à une plus forte implication internationale concrète contre l'État Islamique. Il estime d'abord qu'il faut "rassembler les pays arabes, en mettant ceux qui ont un langage équivoque au pied du mur", ciblant "un certain nombre de pays du Golfe qui financent le terrorisme", sans citer explicitement le Qatar. Il souhaite en outre que la Russie et l'Iran soient "associés à ce combat", la première étant "une des clés en Syrie" et le second sans qui "on ne réglera pas les questions du Proche Orient."

Il a enfin indiqué qu'il voterait la prolongation de l'intervention française en Irak cet après-midi à l'Assemblée nationale, près de quatre mois après le début des frappes aériennes, le 19 septembre. La Constitution oblige le gouvernement à demander l'autorisation du Parlement pour prolonger une intervention militaire au delà de quatre mois.

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