Henri Emmanuelli, représentant de l'aile gauche du PS, "prêt" à débattre avec Manuel Valls sur la politique économique de la France

Publié à 09h49, le 31 août 2014 , Modifié à 09h56, le 31 août 2014

Henri Emmanuelli, représentant de l'aile gauche du PS, "prêt" à débattre avec Manuel Valls sur la politique économique de la France
Henri Emmanuelli lors d'une réunion ministérielle sur les investissements de long terme à l'Elysée, le 19 mai 2014. (MaxPPP/Christophe Petit Tesson)

AF-FLI-GE - Président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et de consignations, député PS des Landes et surtout représentant de l'aile gauche du parti, Henri Emmanuelli est "affligé". C'est en tout cas ce qu'il assure au Parisien du dimanche 31 août , en pleine université d'été du PS à La Rochelle.

La raison ? Il proteste contre l'orientation du gouvernement en matière de politique économique, qui va favoriser, selon lui, la prise de dividendes par les actionnaires plutôt que l'investissement.

Et le banquier de profession (il était directeur adjoint de la banque d'affaires Rothschild, où Emmanuel Macron, nouveau ministre de l'Economie, était associé-gérant) n'a pas peur de le démontrer... en proposant un débat au Premier ministre, Manuel Valls.

"Les solutions retenues ne sont pas les bonnes", estime Henri Emmanuelli. "Les aides globales et non ciblées du CICE aux entreprises, cela se traduiit aussi par des augmentations de 30% des dividendes, alors que l'investissement et les salaires restent plats".

Jusqu'à présent, le gouvernement fait en effet valoir que les mesures telles que le CICE ou la baisse des charges pour les entreprises (le pacte de responsabilité) ont pour objectif de favoriser l'investissement des entreprises, et donc la relance de l'économie française.

Dans son premier post Facebook en tant que ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ex Secrétaire adjoint de l'Elysée, a ainsi expliqué n'avoir qu'une "priorité pour l'Europe" :

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L'investissement, l'investissement, l'investissement.

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Or, insiste Henri Emmanuelli :

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Le vrai problème, sur la compétitivité, c'est que l'Allemagne a choisi l'investissement, l'innovation et la qualité, alors qu'en France on a joué les prix et les dividendes. (...) Les dividendes représentent dans les profits nets, en France, près de trois fois plus que les dépenses d'investissement. Si Manuel Valls veut un débat sur le sujet, j'y suis prêt.

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Et s'il dit trouver "Emmanuel" "brillant et sympathique" sur le plan personnel, il condamne son orientation politique :

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Sur le plan politique, il est social-libéral et je vous ai dit ce que je pense de cette position qui se targue de modernité pour justifier la régression sociale.

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Qui a dit que les désaccords "sont dans l'ADN du PS", déjà ?

Du rab sur le Lab

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