Hervé Mariton appelle la Grèce à la "responsabilité" par une comparaison avec le programme "irréaliste" du FN en France

Publié à 09h58, le 23 février 2015 , Modifié à 08h10, le 24 février 2015

Hervé Mariton appelle la Grèce à la "responsabilité" par une comparaison avec le programme "irréaliste" du FN en France
Hervé Mariton devant les "promesses irréalistes et démagogiques" trop souvent faites en politique. © JACQUES DEMARTHON / AFP

REALPOLITIK - Hervé Mariton aimerait bien que la politique cesse de tourner autour de "promesses irréalistes et démagogiques". Lui, homme de "conviction" comme vous le savez, plaide pour le réalisme et le sens des responsabilités. Lundi 23 janvier, ce qui nourrit son argumentaire est le compromis récemment négocié entre la Grèce et la zone Euro. 

Le député UMP de la Drôme est interrogé, sur RFI, au sujet de la prolongation du plan d'aide accordé à la Grèce, après d'intenses négociations avec les institutions européennes. Le gouvernement d'Alexis Tsipras a obtenu cette prolongation pour quatre mois, vendredi 20 février, au prix de certains compromis par rapport à son programme électoral, s'engageant notamment à poursuivre les réformes engagées par le précédent gouvernement (conservateur) et en acceptant celles imposées par les institutions européennes, lui qui avait fait campagne sur "la fin de l'austérité". 

Pour finaliser cet accord, le gouvernement grec doit en outre fournir, d'ici à ce lundi soir, la liste de ses réformes. "Il y a un certain nombre d'efforts incontournables pour la Grèce", estime Hervé Mariton, selon qui "le reste de la communauté européenne ne peut pas payer pour la Grèce". Il ajoute, jouant sur le double registre compréhension/fermeté :

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Qu'il puisse y avoir des délais, qu'il doive y avoir de la pédagogie, que le gouvernement grec soit attentif à répartir un certain nombre d'efforts, tout ça est parfaitement légitime et ça peut demander du temps. Mais je suis désolé, la dette de la Grèce aujourd'hui, ça n'est pas la faute des autres.

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Les compromis politiques acceptés par le gouvernement issu de la victoire de Syriza (gauche radicale) ne préfigurent-ils pas une "crise politique très rapide en Grèce", lui est-il alors demandé. Et c'est là que le troisième et dernier homme de la course à la présidence de l'UMP dresse un parallèle avec une éventuelle arrivée au pouvoir du Front national en France. Il déroule :

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Attendez, Marine Le Pen demain est élue - le pire peut arriver -, elle constate ensuite qu'elle ne tient pas ses promesses de campagne parce que ses promesses de campagne auront été totalement irréalistes et on va dire : 'Le monde doit s'adapter à Marine Le Pen' ? À un moment, il y a quand même une question de responsabilité.

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Plus largement, celui qui fit campagne sur le thème de la "clarté" fustige les "promesses de campagne invraisemblables" :

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Je suis engagé en politique depuis longtemps, il y a quelque chose d'épatant, c'est que les promesses les plus invraisemblables peuvent être faites aux citoyens, les citoyens y croient ou font semblant d'y croire, se défoulent et votent pour le parti au pouvoir aujourd'hui en Grèce, éventuellement pour madame Le Pen demain en France et le monde est censé se réorganiser autour de votes de cette nature pour que ça fonctionne ?



Eh ben non, la terre est dure. Donc à un moment, il est important d'être très ferme vis-à-vis de la Grèce. Et si je peux me permettre, c'est aussi un message pour notre pays : de rappeler tout simplement que le monde ne s'organise pas au nom des propositions les plus irréalistes et les plus démagogiques.

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