Jean-Christophe Cambadélis ironise sur le vrai-faux rapport du Medef et les "frondeurs de monsieur Gattaz"

Publié à 11h50, le 16 septembre 2014 , Modifié à 19h14, le 17 octobre 2014

Jean-Christophe Cambadélis ironise sur le vrai-faux rapport du Medef et les "frondeurs de monsieur Gattaz"
Jean-Christophe Cambadélis ironise sur les "frondeurs de monsieur Gattaz", face à Jean-Jacques Bourdin mardi 16 septembre 2014 © Montage le Lab

FRONDEURS PARTOUT - Supprimer deux jours fériés dans l'année, créer un salaire intermédiaire inférieur au Smic, assouplir la règle des 35 heures... Les "pistes de travail" du Medef pour créer "1 million d'emplois", publiées lundi 15 septembre par Les Échos, ont immédiatement créé la polémique à gauche et notamment chez les syndicats. Mais ce rapport pourrait ne pas refléter la position officielle de l'organisation patronale.

C'est ce qu'a laissé entendre un Jean-Christophe Cambadélis un poil goguenard, sur BFMTV mardi 16 septembre :

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Je ne sais pas si c’est un vrai rapport qui a été publié dans un journal économique du matin ou si c'est un faux rapport. Parce que ce n’est pas un rapport assumé par monsieur Gattaz. Il semblerait qu’une partie du patronat ait décidé de publier un rapport qui n’a pas été publié. Donc je constate que monsieur Gattaz a ses "frondeurs".

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Une déclaration à retrouver dans cette vidéo isolée par Le Lab :



Strictement opposé à toutes les "propositions" émanant de ce "vrai-faux rapport" (hormis le travail du dimanche dans certaines zones à forte densité touristique), le premier secrétaire du PS a dénoncé des "débats idéologiques, théologiques" de la part du patronat :

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Ce sont des revendications… Depuis le lendemain de la guerre, on développe les mêmes. Un peu d’imagination, messieurs du Medef, un peu d’imagination !



[...] On peut aimer l’entreprise et ne pas obligatoirement aimer le Medef. 

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Joint par Le Lab, l'entourage du patron du PS explique que ce "rapport devait être publié à Jouy-en-Josas", à l'université d'été du Medef fin août, où Manuel Valls a été ovationné par les patrons grâce à son désormais célèbre "J'aime l'entreprise". "Pierre Gattaz a estimé que ce n'était peut être pas le meilleur accueil pour Manuel Valls", précise l'entourage de Jean-Christophe Cambadélis :

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Ce rapport a été rédigé sous l'impulsion de Geoffroy Roux de Bézieux, qui est un proche de Sarkozy [et ancien candidat à la présidence du Medef face à Pierre Gattaz, ndlr]. Pierre Gattaz avait fait en sorte qu'il ne sorte pas. Les amis de ce monsieur ne l'ont pas entendu de cette oreille et l'ont fait sortir contre l'avis de Gattaz, qui s'est retrouvé devant le fait accompli.

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Selon nos informations, Pierre Gattaz avait en effet tenté d’empêcher la publication de ce rapport

Pourtant, ce mardi, le patron des patrons enfonce le clou dans une interview au Parisien et défend finalement les mesures envisagées dans ce "rapport". Exhortant Manuel Valls à "aller plus vite et plus fort", Pierre Gattaz milite en effet pour l'autorisation du travail le dimanche et le soir après 21 heures - proposant que les salariés, dans ce dernier cas, soient "doublement ou triplement payés". Il défend aussi la possibilité de déroger aux 35 heures pour "toutes les entreprises [...] et pas seulement celles qui ont des difficultés".

Toutes ces "pistes de travail" ont en tous cas *un peu agacé* Bruno le Roux, qui a promis qu'"aucune" d'entre elles ne serait appliquée "sous cette majorité". "On est toujours dans la provocation permanente", a estimé le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, sur France Info ce mardi :

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Je veux solder ce débat : aucune de ces propositions ne verra le jour sous cette majorité. Pas une ! Ni la dérégulation du marché du travail, ni le fait de revenir sur les 35 heures, ni le fait de revenir sur le salaire minimum. Donc ce n'est pas la peine de continuer, de crier au tabou. [...] La provocation permanente qui alimente la défiance, ce n'est pas un moteur qui permette d'avancer.

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Du rab sur le Lab

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