Jean-Pierre Raffarin n’est pas opposé, fondamentalement, au droit de vote des étrangers

Publié à 19h54, le 14 décembre 2014 , Modifié à 20h07, le 14 décembre 2014

Jean-Pierre Raffarin n’est pas opposé, fondamentalement, au droit de vote des étrangers
Jean-Pierre Raffarin.

C’est un marronnier de la gauche : instaurer le droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales. Une promesse de campagne de François Hollande sans cesse repoussée jusqu’ici, faute de pouvoir trouver une majorité des 3/5ème au Parlement qui impliquerait l’appui de certains centristes ou élus de droite.

Invité de Tous politiques, sur France Inter, ce dimanche 14 décembre, Jean-Pierre Raffarin n’y est pas opposé par principe. "Ça ne me choquerait pas", assure l’ancien Premier ministre UMP de Jacques Chirac. "Mais ça ressort que quand le Parti socialiste en a besoin", dénonce-t-il.

Et le sénateur UMP de la Vienne d'accuser le PS de manœuvre électoraliste en remettant, à intervalles réguliers, ce sujet sur le tapis :

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C’est un message de détresse à ses électeurs. Il y a au PS une forme d’impuissance. On va à nouveau essayer de faire du divertissement. Très franchement, je crois qu’il ne faut pas diviser les Français. Derrière ce sujet, il y a une manœuvre politique, il y a des clientélismes politiques, et donc des stratégies. Il y a là quelque chose de profondément malicieux et ça va provoquer des tensions.

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Pourtant, il réaffirme ne pas être opposé à cette réforme :

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Je n’ai pas de problème majeur pour qu’on puisse, quand on a été résident pendant très longtemps dans une ville, qu’on puisse avoir droit aux décisions qui concernent cette ville. Ca ne me choquerait pas. Ce qui me choque, c’est qu’on divise les Français pour une manœuvre politicienne.

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C'est donc un problème de calendrier. Pour Jean-Pierre Raffarin,le moment n’est pas bien choisi pour accorder ce droit de vote aux élections locales à des étrangers non-communautaires. Il faut, selon lui, lancer ce débat dans une période plus sereine, plus apaisée. Pas dans une période de crise, "pour éviter de stigmatiser les étrangers", dit-il.

Il poursuit ce raisonnement, demandant à ce que cela se fasse dans un relatif consensus entre droite et gauche qui seraient amenées à travailler ensemble en amont sur un texte :

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On aurait pu imaginer qu’on confie au Parlement, droite et gauche, de faire un texte sur ce sujet, qu’il y ait des démarches d’ouverture. Pour déboucher sur un texte pour ne pas diviser. Si on réunissait de temps en temps droite et gauche pour travailler sur des projets. Sur le fond des choses, ça doit être fait dans le consensus.

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En 2012, l'ancien Premier ministre estimait qu'il était déjà "trop tard" pour le gouvernement . François Hollande et Jean-Marc Ayrault auraient dû, selon lui, agir plus vite pour passer une telle réforme juste après être arrivés au pouvoir. En 2011, Jean-Pierre Raffarin disait pourtant être opposé au droit de vote des étrangers car il ne voulait pas "qu'on brade notre nationalité" .

Du rab sur le Lab

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