Jérôme Lavrilleux reconnaît des "dérapages" financiers lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012

Publié à 19h12, le 26 mai 2014 , Modifié à 19h58, le 26 mai 2014

Jérôme Lavrilleux reconnaît des "dérapages" financiers lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012

Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a reconnu que des meetings de Nicolas Sarkozy ont été indûment facturés à l'UMP par la société Bygmalion, au cours d'une interview sur BFMTV, lundi 26 mai.

Il a assuré, au cours de cette interview où on a pu le voir en larmes, n'avoir informé ni Nicolas Sarkozy, ni Jean-François Copé d'une quelconque "dérive" des dépenses de campagne en 2012, parlant d'un "engrenage". 

Voici l'essentiel de cette déclaration, qui intervient après l'organisation d'une conférence à grand spectacle tenue par l'avocat de Bygmalion, Patrick Maisoneuve : 

Les dépenses de la campagne (...) ont explosé et (...) ont été beaucoup plus importantes.
Tout ceci a coûté de l'argent que ne permettait pas d'absorber des comptes de campagne.
Une partie a été mise sur les comptes de campagne (...)
L'autre partie a été absorbée par l'UMP.
(...)
Il y a eu un dérapage sur le nombre, non pas sur la valeur, mais sur le nombre d'événements qui ont été organisés dans cette campagne.
J'ai pas eu le courage de dire stop, on en fait trop, on va dans le mur. J'ai commis cette erreur. J'ai fait part de mon sentiment.
Je n'en ai fait part ni à Nicolas Sarkozy, ni à Jean-François Copé.
Jean-François Copé n'a pas été mis au courant de cette dérive en volume de dépense.

Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé à l'UMP, a, à plusieurs reprises, regretté "ne pas avoir tiré sur l'alarme dans le train", ajoutant : "Je n'ai pas eu ce courage".

Et n'a pas hésité à joindre le geste à la parole :

L'ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy a également critiqué la loi sur le financement des campagnes électorales : 

La facturation sur ces événements, c'était une manière de ventiler les dépenses qui auraient dû l'être sur les comptes de campagne. On a une législation sur les comptes de campagne qui est totalement à côté de la plaque (...)
Tous les partis politiques, notamment les deux qui vont au second tour, sont obligés d'user d'expédients.
Il n'y a pasbesoin d'avoir fait sciences-po pour s'en rendre compte. (...)Je note qu'on s'interroge souvent sur nous, et très peu sur l'autre. 

Prié d'indiquer de confirmer si le montant des factures indûment prises en charge par l'UMP était de dix millions d'euros, ainsi que l'indiquait l'avocat de Bygmalion quelques heures plus tôt, Jérôme Lavrilleux a indiqué : 

C'est de cet ordre là.

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