L'Assemblée nationale adopte la proposition de résolution invitant la France à reconnaître l'État palestinien

Publié à 17h10, le 02 décembre 2014 , Modifié à 18h15, le 02 décembre 2014

L'Assemblée nationale adopte la proposition de résolution invitant la France à reconnaître l'État palestinien
L'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, le 2 décembre 2014 © MaxPPP

SYMBOLE - L'Assemblée nationale "invite" officiellement le gouvernement à reconnaître l'État palestinien. Par 339 voix pour et 151 contre, les députés ont largement adopté mardi 2 décembre la proposition de résolution socialiste, révélée par Le Lab. Ce texte, non contraignant, vise à "obtenir un règlement définitif du conflit".

Le groupe socialiste a massivement voté en faveur de ce texte, initié par leur patron Bruno Le Roux et l'ancienne ministre de la Justice Elisabeth Guigou. 279 d'entre eux ont approuvé la résolution, cinq se sont abstenus et un a voté contre (René Rouquet). Deux élus socialistes n'ont pas pris part au vote. Pour comprendre les motivations des élus de la majorité qui n'avaient pas cosigné ce texte, c'est ici

Les élus des groupes écologiste et Front de Gauche ont tous voté pour, tout comme 11 des 17 radicaux de gauche (les six autres n'ayant pas voté).

À l'UMP, malgré l'annonce ce mardi par Christian Jacob, d'un vote massif contre le texte après l'intervention en ce sens de Nicolas Sarkozy en réunion de groupe dans la matinée, neuf élus ont voté en faveur de la résolution socialiste, quatre se sont abstenus et 48 n'ont pas pris part au vote. Les 136 autres ont voté contre. 

Du côté de l'UDI, 14 députés ont voté contre, quatre pour et quatre se sont abstenus. Les huit restant n'ont pas pris part au vote. 

L'analyse complète du scrutin est à retrouver sur le site de l'Assemblée.

Réaction immédiate des autorités israéliennes et palestiniennes 

Le texte juge que "la solution des deux États, promue avec constance par la France et l'Union européenne, suppose la reconnaissance de l'État de Palestine aux côtés de celui d'Israël". La résolution constate "l'échec des tentatives de relance du processus de paix" depuis 1991 entre Israéliens et Palestiniens, et pointe "la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens". Elle affirme "l'urgente nécessité d'aboutir à un règlement définitif du conflit" pour l'établissement d'un État palestinien au côté d'Israël, "sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États".

Cette initiative socialiste fait suite aux votes par les parlements espagnol et britannique de la reconnaissance de l'État palestinien, qui a été reconnu par la Suède. La droite, qui est majoritaire au Parlement européen, a repoussé à la fin décembre une résolution identique des sociaux-démocrates qui devait être examinée le 27 novembre.

Immédiatement après le vote, l'ambassade d'Israël en France a estimé dans un communiqué que cette adoption allait "éloigner les possibilités d'arriver à un accord" de paix et qu'elle envoyait "un message erroné aux leaders et aux peuples de la région".

À l'opposé, Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a exprimé dans un communiqué "sa gratitude au peuple français" et appelé "le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte".

>> À lire sur Le Lab

Dominique de Villepin soutient l’initiative socialiste à l’Assemblée nationale sur la reconnaissance de la Palestine

Pourquoi des députés PS n’ont pas signé la proposition du groupe socialiste sur la reconnaissance d’un Etat palestinien

Najat Vallaud-Belkacem voit d’un bon œil l'initiative des députés PS pour reconnaître l’Etat de Palestine

Document Lab exclusif : la proposition de résolution des députés socialistes invitant la France à reconnaître l’Etat de Palestine

Du rab sur le Lab

PlusPlus