L'avis de Florian Philippot sur Éric Zemmour, Jean-Marie Le Pen et Vichy : "L'histoire peut se discuter"

Publié à 20h10, le 20 octobre 2014 , Modifié à 20h11, le 20 octobre 2014

L'avis de Florian Philippot sur Éric Zemmour, Jean-Marie Le Pen et Vichy : "L'histoire peut se discuter"
Florian Philippot © PHOTOPQR/LE REPUBLICAIN LORRAIN/Philippe RIEDINGER

ÇA SE DISCUTE - Au Front national, les avis sont mitigés sur Éric Zemmour et sa théorie sur le régime de Vichy et les Juifs. Dans son livre Le suicide français, le polémiste y consacre 7 pages et soutient que "la stratégie adoptée par Pétain et Laval face aux demandes allemandes" a permis de "sauver des Juifs français" en acceptant de "sacrifier des Juifs étrangers". L'ancien journaliste ajoute que "ceux qui prétendent le contraire sont victimes de la doxa élaborée depuis la Libération", en clair par les gaullistes.

Une théorie battue en brèche par de nombreux historiens, mais pas par Jean-Marie Le Pen, qui considère que le régime de Vichy est "excusable". Voici ce qu'a expliqué le président d'honneur du FN, lundi 20 octobre sur BFMTV :

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Je crois que Vichy a fait ce qu'il pouvait pour essayer de défendre les Français contre un horrible malheur qui venait de se produire et dont étaient responsables les gens qui avaient dirigé le pays avant la défaite.

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Il y a une semaine, Florian Philippot avait déjà répondu à cette question. Et tout en voyant en Éric Zemmour un "instant de fraîcheur dans le débat médiatique", il avait été très clair : "Il n'y a rien à sauver dans Vichy, rien. Pour une raison simple : Vichy n'est pas la France". Mais BFMTV a tout de même interviewé le n°2 du FN, lundi soir, pour lui demander son avis sur le soutien de Jean-Marie Le Pen à celui qu'il appelle tout simplement "Éric".

Le vice-président du parti frontiste "assume" son désaccord avec le père de l'actuelle présidente de sa formation politique. Il estime qu'il n'est "pas dangereux" de parler du régime de Vichy, qui était "un régime d'occupation étrangère, une excroissance de l'Allemagne nazie qui occupait la France, mais la France était ailleurs. Elle était parmi ses résistants, à Londres, dans l'empire français, et elle a été déclarée vainqueur de la guerre, ça c'est l'histoire."

Affirmer que Vichy a sauvé des Juifs relève-t-il alors "d'une certaine forme de négationnisme", lui demande le journaliste. Réponse :

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Non ce n'est pas une forme de négationnisme, l'histoire peut se discuter. Mais je suis fidèle à l'ordonnance du 9 août 1944, qui est toujours en vigueur [et consultable ici, ndlr]. Les articles 1 et 2 frappent d'inexistence juridique le régime de Vichy et disent en même temps que la République française n'a jamais cessé d'exister mais qu'elle n'était pas à Vichy. C'est ça la France. C'est la position française qui a été perpétuée jusqu'à Jacques Chirac, qui lui a rompu cet équilibre qui était important. Résultat : aujourd'hui nous sommes en permanence dans ces débats qui ne font pas avancer le pays.



[...] Mais sur ce genre de débat, moi j'ai dit ma position très claire : je suis gaulliste et j'en suis fier.



[...] Je ne dis pas qu'on ne doit pas me poser la question. Ce qui m'agace c'est pas ça, c'est que parfois le débat français a du mal à être sur les vrais sujets.

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D'après la définition qu'en donne le Larousse, le négationnisme est la "doctrine niant la réalité du génocide des Juifs par les nazis, notamment l'existence des chambres à gaz". La définition de Wikipédia ajoute : "Par extension, le terme est régulièrement employé pour désigner la négation, la contestation ou la minimisation d'autres faits historiques, en particulier ceux qu'on pourrait qualifier de crimes contre l'humanité".

"En 1940, il y avait, selon les historiens, quelque 340.000 Juifs en France dont environ 150.000 étrangers. Quelque 76.000, dont 25.000 Français, ont été déportés", rappelle le Huffington Post.

[Bonus Track] Le livre de Zemmour est "fort intéressant"

Florian Philippot est-il agacé de voir ces débats agiter jusqu'à sa formation politique ? Il rétorque que c'est bien Éric Zemmour qui a mis le sujet sur la table, et en profite au passage pour dire son "fort intérêt" pour le livre du polémiste :

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En l'occurrence, ces débats ne viennent pas de chez nous, ils viennent de 5 lignes d'un livre de 400 ou 500 pages d'Éric Zemmour qui est fort intéressant par ailleurs. Éric Zemmour dit des choses fort intéressantes par ailleurs sur l'immigration, sur l'Europe, sur le patriotisme... Oui de ce point de vue, il est proche du Front national, il défend comme nous le patriotisme français, la souveraineté nationale, l'arrêt de l'immigration et les frontières, c'est une évidence.

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Du rab sur le Lab

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