L'avocat de Fillon qualifie les journalistes Davet et Lhomme de "supplétifs d'une police politique"

Publié à 08h44, le 12 novembre 2014 , Modifié à 09h21, le 12 novembre 2014

L'avocat de Fillon qualifie les journalistes Davet et Lhomme de "supplétifs d'une police politique"
IMaitre Versini-Campinchi sur Europe 1 le 12 novembre 2014. © image Europe 1

Ce n'est finalement pas Jean-Pierre Jouyet sa cible principale. Invité d'Europe 1 ce 12 novembre, l'avocat de François Fillon, maitre Versini-Campinchi, s'en est vivement pris aux deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui ont révélé l'affaire Fillon-Jouyet. "Ils ont un comportement de supplétif d'une police politique", est allé jusqu'à affirmer l'avocat.

Maitre Versini-Campinchi commence par remettre en cause la "liberté de la presse" invoquée par l'avocat des deux journalistes :

J’ai entendu l’avocat des journalistes nous parler de la liberté de la presse et du secret des sources, je trouve cela désolant et affligeant. La liberté de la presse ce sont les journalistes emprisonnés ou décapités, c’est-à-dire victime du pouvoir politique ou dictatorial, ce n’est pas la liberté d’humilier, de calomnier, de diffamer une personne.

Et c'est lorsque que Jean-Pierre Elkabbach lui fait remarquer que ces journalistes sont en droit d'enquêter que l'avocat de François Fillon s'emporte :

Je ne suis pas convaincu que ces deux journalistes en particulier (...), aujourd'hui et depuis plusieurs années, soient des journalistes enquêteurs normaux. Ils ont un comportement d’auxiliaire ou de supplétif d’une police politique.

Selon lui, le seul but de Gérard Davet et Fabrice Lhomme est de servir ceux qui veulent "taper" sur Nicolas Sarkozy :

Ca fait plusieurs années qu’ils ont un sujet, qui est de taper –puisque c’est l’expression à la mode – sur Monsieur Sarkozy. Ils font de la politique ou tout au moins ils sont à la disposition de ceux qui ont contre Monsieur Sarkozy un vrai combat politique.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont révélé dans leur ouvrage Sarko s'est tuer des propos attribués à François Fillon et rapportés par Jean-Pierre Jouyet. Au cours d'un déjeuner en pleine affaire Bygmalion, l'ex-Premier ministre aurait ainsi demandé au secrétaire général de l'Elysée de "taper" sur Nicolas Sarkozy pour empêcher son retour. Une version démentie par François Fillon et par le troisième homme du déjeuner, son ancien collaborateur Antoine Gosset-Grainville. Jean-Pierre Jouyet a quant à lui commencé par démentir l'information puis, confronté à un enregistrement de ses propos, en a donné une seconde version plus édulcorée.

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