Le Parti communiste propose de "contrôler l'activité réelle" de François Rebsamen à son ministère

Publié à 12h34, le 02 septembre 2014 , Modifié à 19h35, le 17 octobre 2014

Le Parti communiste propose de "contrôler l'activité réelle" de François Rebsamen à son ministère
Olivier Dartigolles, le 22 janvier 2014 © PHOTOPQR/VOIX DU NORD

CONTROL FREAKS - François Rebsamen ne s'est pas fait que des amis, mardi 2 septembre. Sur I>Télé, le ministre du Travail a en effet demandé à Pôle Emploi "de renforcer les contrôles pour vérifier que les [chômeurs] cherchent bien un emploi". 

Les réactions ulcérées de personnalités de gauche n'ont pas tardé. Et le Parti communiste français y apporte une contribution remarquée. Dans un communiqué publié sur son site, le PCF s'en prend de façon virulente au ministre, le renvoyant à l'échec de l'inversion de la courbe du chômage :

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Il s'agit aujourd'hui de contrôler l'activité réelle de Monsieur Rebsamen, François, recruté en avril dernier pour s'occuper de l'emploi. Certains chiffres et résultats enregistrés dernièrement nous font douter de sa capacité réelle et de sa détermination.

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"François Rebsamen, ce ministre du Travail qui ne commente plus les chiffres du chômage tant ils sont catastrophiques et contredisent, mois après mois, les prophéties présidentielles, vient de trouver les responsables de cet échec : les chômeurs eux-mêmes", poursuit le communiqué.

Et le PCF de soumettre sa propre idée : que "les 5 millions de chômeurs" s'organisent eux-mêmes pour contrôler l'action de l'exécutif :

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Au lieu de singer la droite, le ministre du Travail ferait mieux de changer de politique. Il serait bien à la peine si les 5 millions de chômeurs décidaient d'installer des comités locaux pour mesurer les dégâts économiques et sociaux des choix gouvernementaux.



Si, à l'échelle des départements et des territoires, un suivi des aides publiques aux entreprises, comme pour le CICE, était mis en place par les citoyens, avec, d'un côté, des records de dividendes versés aux actionnaires et, de l'autre, des licenciements, des femmes et des hommes et des familles brisés.

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En conclusion, le parti présidé par Pierre Laurent se fait clairement menaçant : "La peur doit vite changer de camp. [...] Le gouvernement et le patronat doivent aujourd'hui rendre des comptes". Le porte-parole du PCF, olivier Dartigolles, a lui aussi commenté la sortie du ministre dans une série de tweets moqueurs, raillant ses "très mauvais résultats" et son "comportement très agressif" :

Le contrôle accru des demandeurs d'emploi évoqué par François Rebsamen devrait s'accompagner, a-t-il expliqué, d'une radiation en cas de manquement aux obligations de Pôle Emploi. Le Monde précise que les contrôles évoqués par le ministre existent déjà depuis plus d'un an à l'état d'expérimentation dans quatre régions (Poitou-Charentes, Basse-Normandie, PACA et Franche-Comté). Ils pourraient donc être généralisés par Pôle Emploi.

Mais la proposition de François Rebsamen contraste fortement avec la position de François Hollande durant la campagne présidentielle. En 2012, ce dernier critiquait sans détour le bilan de Nicolas Sarkozy en matière d'emploi et affirmait :

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Nicolas Sarkozy s’apprêterait à soumettre aux Français un référendum sur un renforcement des obligations des chômeurs, notamment de ne plus pouvoir refuser un emploi ou une formation. Si le Président sortant n’en n’est pas à sa première tentative d’utiliser la détresse de nos concitoyens pour faire un "coup" bassement politicien, celui-ci est particulièrement choquant. [...] Quand Nicolas Sarkozy attaque les chômeurs, François Hollande, lui, veut s’attaquer au chômage.

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En 2005 déjà, suite à un décret du gouvernement de Villepin visant à renforcer ces contrôles, le PS s'était indigné d'une telle mesure, dénonçant un "véritable harcèlement des demandeurs d’emploi, qui aura pour seul effet d’hypothéquer le contrat de confiance nécessaire à leur réinsertion".

Du rab sur le Lab

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