Le député UMP Pierre Morel-A-L'Huissier plaide pour la suppression de la réserve parlementaire

Publié à 07h45, le 13 février 2015 , Modifié à 11h04, le 13 février 2015

Le député UMP Pierre Morel-A-L'Huissier plaide pour la suppression de la réserve parlementaire
Pierre Morel-A-L'Huissier © ERIC FEFERBERG / AFP

"CLIENTÉLISME" - Pour la deuxième année consécutive, l'Assemblée nationale a rendu publique, jeudi 12 février, l'utilisation de la réserve parlementaire par les députés. Malgré une réforme engagée par l'actuel président de l'Assemblée, Claude Bartolone, cette manne d'argent public distribué par les parlementaires (150 millions d'euros en tout, entre les députés et les sénateurs), fait l'objet de virulentes critiques, y compris parmi la représentation nationale. 

Le député UMP Pierre Morel-A-L'Huissier plaide ainsi pour sa suppression. Chantre de la transparence de la vie publique, l'élu de Lozère estime, vendredi 13 février sur Europe 1, que les élus ne devraient pas pouvoir "distribuer de l'argent public". Il explique :

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- Pierre Morel-A-L'Huissier : Un député, un sénateur, ce sont des élus qui votent les lois et contrôlent l'action du gouvernement. Doivent-ils distribuer de l'argent public ? À mon sens non.



- Europe 1 : Ça veut dire qu'il faut supprimer la réserve parlementaire ?



- Pierre Morel-A-L'Huissier : Oui. On va me dire 'antiparlementarisme', 'exhibition', 'atmosphère de suspicion'... C'est de l'argent public. Et donc il doit y avoir transparence et contrôle. 

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Pierre Morel-A-L'Huissier fulmine. "Aucun compte à rendre" quant à la distribution de ces fonds publics, un système qui "peut ouvrir au clientélisme"... Et d'argumenter :

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Réformons ce système qui est suranné. Cet argent peut être affecté par des préfets. Que les parlementaires soient consultés pour savoir si on affecte ces sommes au social, à la voirie, à l'eau... Pourquoi pas ? On ne perd pas l'enveloppe.

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Selon lui, ces sommes pourraient être attribuées via des "subventions classiques, qu'on connaît". Il ajoute, avec force sous-entendus :

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Je n'ai pas besoin d'argent public pour être élu, je voudrais que tout le monde partage ce point de vue.

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Voilà qui ne devrait pas plaire à certains de ses collègues parlementaires. Pas plus tard que mercredi, le sénateur UMP Christian Cambon affirmait que les élus en avaient "un peu gros sur la patate de toutes ces mises en cause" dues à la transparence. Le même jour toutefois, un autre sénateur UMP, Éric Doligé, plaidait lui aussi pour la suppression de la réserve parlementaire "individualisée", dans une tribune publiée par Public Sénat

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