Le groupe socialiste risque de perdre sa majorité absolue à l'Assemblée après la nomination de Moscovici à Bruxelles

Publié à 15h56, le 23 octobre 2014 , Modifié à 11h48, le 24 octobre 2014

Le groupe socialiste risque de perdre sa majorité absolue à l'Assemblée après la nomination de Moscovici à Bruxelles
© Maxppp / Xavier de Torres

Si Pierre Moscovici est devenu commissaire européen, c'est au risque de perdre un siège de député pour la majorité socialiste à l'Assemblée. Et non le moindre après l'éviction de Thomas Thévenoud du groupe socialiste : un siège de perdu, c'est descendre en dessous de la barre symbolique des 289 députés socialistes et apparentés à l'Assemblée nationale. C'est ainsi perdre la majorité absolue.

Comme l'expliquait L'Opinion dès le 14 octobre, l'exécutif a pensé pouvoir échapper à une législative partielle en montant un un tour de passe-passe. Mais cette astuce s'est avérée bancale .

Début mai, un montage a en effet été trouvé pour éviter cette législative partielle. Le 5 mai, Pierre Moscovici a été nommé pour une mission parlementaire de six mois sur "la place de la France en Europe". Ô coïncidence, six mois c'est justement le délai après lequel le suppléant du député en mission est en droit de le remplacer ... ce qui permet d'éviter une nouvelle élection partielle.

Pour que l'astuce fonctionne, la nouvelle Commission devait prendre ses fonctions le 6 novembre. Or, et c'est là que le bât blesse, la Commission européenne va être investie plus vite que prévu, le 1er novembre. Pierre Moscovici devra alors démissionner, son suppléant ne pourra plus le remplacer et une législative partielle devra être organisée, avec un fort risque d'élimination pour la gauche.

Selon Le Monde de ce 23 octobre, la majorité est toujours en train de réfléchir à "une sorte de dérogation" permettant de décaler cette investiture de quelques jours. Et donc d'éviter le scénario de la législative partielle. Le groupe socialiste à l'Assemblée a pour sa part indiqué à l'AFP comme au Lab que la situation était "un peu floue" et n'a pas pu se prononcer sur la tenue d'une nouvelle élection dans le Doubs.

Pierre Moscovici y avait été élu en juin 2012 avec seulement 49% des voix au second tour dans le cadre d'une triangulaire avec un Front national à près de 24%. Une nouvelle victoire de la gauche y est hautement improbable.

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