Le multiplex politique du 19 octobre avec Ségolène Royal, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand et Nadine Morano

Publié à 17h34, le 19 octobre 2014 , Modifié à 18h48, le 20 octobre 2014

Le multiplex politique du 19 octobre avec Ségolène Royal, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand et Nadine Morano
Xavier Bertrand, Nadine Morano, Emmanuel Macron et Ségolène Royal © Reuters - MaxPPP / Montage Le Lab

MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews dominicales de ce 19 octobre, deux ministres, un candidat à la primaire de l'UMP pour 2017 et une eurodéputée : Ségolène Royal dans BFM Politique de BFMTV/Le Point/RMC, Emmanuel Macron dans Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Xavier Bertrand dans Tous Politiques sur France Inter/Le Parisien et Nadine Morano dans le 18h politique d'I>Télé.

Comme d'habitude, Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous propose ses "morceaux choisis" au fur et à mesure de la soirée.

>> Ségolène Royal dans dans BFM Politique



# Et si Aubry donnait ses idées au gouvernement ?

Ségolène Royal le dit clairement : "Je n'ai pas eu trop le temps de regarder ni cette interview ni ce qui a été dit". Cette interview, c'est celle de Martine Aubry au JDD ce dimanche, dans laquelle la maire de Lille demande une "réorientation de la politique économique" et se range clairement du côté des "frondeurs" du PS. "C'est la tradition, qu'on s'exprime librement dans le cadre de la préparation d'un congrès", a répondu la ministre de l'Écologie, avant de suggérer à Martine Aubry de partager ses idées directement avec le gouvernement :

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J'ai toujours été pour la liberté de parole. Mais dans une famille politique, ce qui est important, ce qui peut être utile, quand on a de bonnes idées, c'est peut-être de venir les donner à ceux qui sont en responsabilité. Il est toujours temps de toute façon. 

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# Union nationale

La ministre explique qu'elle aimerait voir de "grands rassemblements" entre les différentes composantes de la vie politique française sur certains sujets. Une volonté symbolisée par son rejet des "mots en isme" :

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Je n'ai jamais aimé les mots en 'isme', je ne me suis jamais réfugiée derrière les mots chapeau. Ce qui m'intéresse, c'est ce qui marche ou pas.

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Et Ségolène Royal n'est pas strictement opposée à l'idée d'une alliance avec le centre pour certaines réformes :

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Je regrette que l'UMP n'ait pas voté la loi sur la transition énergétique. En revanche les centristes se sont abstenus. On a besoin de rassemblement national au-delà des clivages politiques sur certains sujets.

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Elle est également revenue sur l'enterrement sine die de l'Écotaxe, une mesure à laquelle elle était opposée depuis longtemps. Mais elle l'assure : non, non, ce n'est pas elle qui a pris la décision finale. "Je l'ai subie, a-t-elle affirmé. Je n'ai pas été écoutée avant l'été, à l'époque où j'avais des doutes."

# La voix qui porte

Ségolène Royal est revenue sur "le statut à part" dont elle bénéficierait au sein du gouvernement, un statut qui lui permettrait de s'opposer à certaines orientations sans risquer de perdre son maroquin.

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On m'a souvent demandé ça, mais je ne sais pas ce que ça veut dire. Chaque responsable a sa personnalité, j'ai été candidate à l'élection présidentielle, ce qui explique peut-être qu'on m'attribue un statut à part.



Ma parole porte. Quand je parle, cela prend une forte dimension. Les téléspectateurs, les journalistes politiques et les citoyens ont parfaitement compris que lorsque je dis quelque chose, je vais jusq'au bout de ce que je pense vrai. Quand je pose un problème, c'est que je pense qu'il est réel et qu'il faut le trancher. 

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# Passe d'arme avec NKM

Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre de l'Écologie, a rejoint le plateau pour un débat avec Ségolène Royal. Et cela a donné lieu à une sérieuse passe d'armes, notamment sur l'écotaxe, l'une et l'autre s'accusant par exemple d'avoir "cédé aux lobbies".

Et Ségolène Royal d'affirmer que Nathalie Kosciusko-Morizet a voté "pour" sa loi sur la transition énergétique, avant de faire rectifier son vote. NKM dément, expliquant tout simplement qu'elle n'était "pas dans l'hémicycle" au moment du vote, mais qu'elle a ensuite bel et bien fait enregistrer son vote "contre" :

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- Nathalie Kosciusko-Morizet : Pas du tout, j'ai voté contre.



- Ségolène Royal : Vous avez voté pour.



- Nathalie Kosciusko-Morizet : La vérité, c'est que...



- Ségolène Royal : Vous avez voté pour et ensuite vous avez fait rectifier votre vote.



- Nathalie Kosciusko-Morizet : Non c'est faux, je n'étais pas dans l'hémicycle au moment du vote, j'avais pas entendu la sonnette. J'étais devant, j'ai couru dans l'hémicycle donc ça n'avait pas été enregistré. J'ai demandé immédiatement à ce que mon vote soit enregistré et c'était contre. Il n'y a jamais eu de vote pour.



- Ségolène Royal : Vous n'étiez pas dans l'hémicycle parce que vous êtes venue très peu de temps dans ce débat, c'est dommage. [...] Vous êtes venue une demi-journée. [...] Vous auriez dû voter cette loi, cela aurait eu du panache.

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>> Emmanuel Macron au Grand Jury



#Macron - Larcher, même analyse

Le ministre de l'Économie est lui aussi revenu sur l'interview de Martine Aubry. Et il a presque les mêmes arguments que le président UMP du Sénat Gérard Larcher pour la commenter. Il n'y a "rien de nouveau" dans ce qu'elle propose, a-t-il estimé.

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C'est ce qu'il y avait dans la primaire de 2011.

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# La réforme fiscale, c'est fini

Pour le ministre de l'Économie, "la réforme fiscale, elle a été faite". Façon pour lui d'écarter encore un peu plus l'idée d'une fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu :

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Je ne crois pas qu'on puisse le faire.

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À son sens, les classes moyennes seraient "les perdants" de cette réforme. Plus tôt, il avait expliqué qu'il n'était pas en accord avec l'idée d'une "grande réforme fiscale", qui faisait pourtant partie du programme de François Hollande en 2012 :

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Je ne souscris pas à ceux qui disent qu'il faut une grande réforme fiscale.

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# Macron "totalement sûr" que Bruxelles ne rejettera pas le budget

Bruxelles pourrait retoquer le budget de la France ? Bien sûr que non, répond en substance Emmanuel Macron :

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Je suis totalement sûr à ce stade qu'il n'y aura pas d'avis négatif de la Commission parce que nous ne nous mettons pas dans cette situation. [Le budget de la France fait] l'objet d'une discussion qui est normale avec la Commission européenne dans le cadre des traités.

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Il a ensuite indiqué qu'il n'avait "aucun doute" sur le fait que la Commission ne rendrait pas d'avis négatif sur le budget. Manuel Valls aussi en est persuadé. Mais le Premier ministre, lui, l'explique par une théorie basée sur l'Allemagne et le risque de la montée du FN en France.

>> Xavier Bertrand dans Tous Politiques

#Aubry l'opposante

L'ancien ministre du Travail ironise sur la sortie très remarquée de Martine Aubry. La maire de Lille n'a "certainement pas manqué à François Hollande et à Manuel Valls", a-t-il d'abord réagi. Avant d'ajouter :

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Elle a voulu parler aux frondeurs de gauche en disant : 'Je pourrais être votre chef'. Elle est devenue la première opposante à François Hollande.



Dans le débat démocratique français, elle n'apporte pas de solutions aux vrais défis de la France. Ce n'est pas avec les idées d'hier qu'on a connues depuis 20 ans ou 30 ans qu'on va régler les problèmes de demain. Les idées d'hier ne résoudront jamais les problèmes de demain, et c'est vrai à droite comme à gauche.

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Alors qu'il plaide pour "trois réformes pour la France" - sur le coût du travail, le code du travail et le marché du travail - Xavier Bertrand estime également que "Martine Aubry serait capable, aujourd'hui, d'augmenter le coût du travail."

# Jusqu'au bout

Xavier Bertrand est candidat à la primaire de l'UMP pour 2017. Et il n'a pas du tout l'intention de s'arrêter en chemin, qui que soient ses adversaires :

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J'irai jusqu'au bout, jusqu'aux primaires de l'UMP pour la présidentielle de 2017.

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Quant à l'élection du prochain président de l'UMP, Xavier Bertrand n'a pas encore entendu les arguments susceptibles de le convaincre de voter pour les uns ou pour les autres. Il accuse les trois candidats en lice - Nicolas Sarkozy, Hervé Mariton et Bruno Le Maire - de parler de tout sauf du parti :

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J'attends d'avoir entendu les trois parler de l'UMP. Ils parlent d'eux, ils parlent de leurs projets pour la France, de leurs propositions, mais pour l'instant je reste sur ma faim et je ne suis pas le seul. D'ailleurs, on le voit bien : en ce qui concerne Nicolas Sarkozy, il est avant tout candidat à la primaire. Et il a pris rang pour 2016, pour 2017.



Donc moi je ne me trompe pas d'élection et si c'est une élection pour la présidence de l'UMP, j'attends qu'on me parle de l'UMP.

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Et s'il est persuadé que l'ancien chef de l'État sera élu triomphalement à la tête du parti d'opposition, il n'en va pas de même pour 2017 :

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D'autres candidats que lui peuvent l'emporter pour l'UMP et en 2017, il n'est pas le seul à pouvoir l'emporter pour l'UMP.

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>> Nadine Morano dans 18h politique



# La blague sur Aubry

Nadine Morano a, elle aussi bien sûr, été invitée à livrer son avis sur l'interview de Martine Aubry. Voici comment elle discrédite la maire de Lille :

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Martine Aubry est dans le commentaire. Je préfère ça. Quand elle agit, elle invente les 35 heures.

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# Premier cercle

Interrogée sur le fait qu'elle n'a pas de fonction au sein de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano nie être exclue du "premier cercle" de l'ancien chef de l'État :

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Je ne sais pas ce que ça veut dire, "le premier cercle", parce qu'il n'y en a pas. Moi j'ai des contacts avec Nicolas Sarkozy par portable.

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#Bygmalion, c'est la faute à Copé

Pour l'affaire Bygmalion, Nadine Morano a une petite idée des responsables :

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Ce n'est quand même pas ceux qui sont proches de Nicolas Sarkozy qui l'ont amenée à l'UMP.

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Or, "force est de constater que [Jean-François Copé] n'était pas un proche" de l'ancien chef de l'État.

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À l'UMP, si nous avions eu une équipe différente, sans doute que nous n'aurions pas eu l'affaire Bygmalion.

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#Sarkozy, candidat à la présidentielle

Pour l'eurodéputée, c'est clair : Nicolas Sarkozy n'est pas seulement candidat à la présidence de l'UMP :

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Je vous dis avec sincérité qu'il ne revient pas à l'UMP pour faire un grand parti politique, et s'en tenir là. Et ne pas être candidat à la présidence de la République. S'il revient c'est pour être candidat à l'élection présidentielle, évidemment.



Il l'a dit, mais pas qu'à moi. On le sait tous.

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