Le multiplex politique du 8 février avec Fillon, Raffarin, NKM et Le Pen

Publié à 17h50, le 08 février 2015 , Modifié à 19h46, le 08 février 2015

Le multiplex politique du 8 février avec Fillon, Raffarin, NKM et Le Pen
Jean-Pierre Raffarin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Marine Le Pen et François Fillon © Montage le Lab via AFP

#MULTIPLEX - Le dimanche, ce n'est pas que le jour du Flop Hebdo. C'est aussi – et surtout, le moment du multiplex politique. Au programme des interviews dominicales de ce dimanche 8 février, François Fillon dans C politique, Jean-Pierre Raffarin dans BFM Politique, Nathalie Kosciusko-Morizet dans Tous politiques et Marine Le Pen dans Le Grand Jury.

Comme chaque semaine, Le Lab se plie en quatre et vous livre les morceaux choisis de ces interviews qui marquent le début de la semaine politique.

>> François Fillon dans C politique, France 5

#Fou du volant

On vous en parlait ici, François Fillon sera le premier invité de l'adaptation française de la très célèbre émission automobile britannique Top Gear sur RMC. Avant son interview sur France 5 ce dimanche, un petit reportage est diffusé, avec des images du tournage de cette émission, au cours de laquelle l'ancien Premier ministre devra battre des records de vitesse au volant d'un véhicule low cost.

En grand amateur de course automobile et pilote à ses heures, il est comme un poisson dans l'eau.



Il est même un tantinet frustré quant aux capacités du "bolide" qu'il pilote pour l'occasion. Au volant, il regrette :

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Ça avance pas beaucoup, hein.

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Mais la politique n'est jamais loin : au volant, "il faut être calme et sérieux. C'est pas forcément la qualité principale d'un certain nombre d'hommes politiques", commente-t-il, en combinaison de course. Mais il assure qu'il n'est alors absolument pas en train de communiquer :

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Il n'y a rien de politique dans tout ça, rien qui corresponde à un plan de communication, je vous assure. Je fais les choses que j'aime, je n'aime pas être à contre-emploi et là je suis pas à contre-emploi.

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Retour plateau. L'impression est *légèrement* différente :



# On veut m'abattre (again)

Une nouvelle fois, François Fillon estime qu'avec l'affaire de son déjeuner polémique avec le secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet, on cherche à l'"éliminer". Questionné sur une phrase qui lui a été attribuée par Le Point ("Hollande a cherché à me tuer"), il ne dément pas l'avoir prononcé. Et persiste dans son analyse :

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Ce qui est incontestable, et je pense que j'aurai l'occasion de le prouver au cours d'un procès dans quelques mois, c'est qu'on a cherché à me nuire à travers cette affaire Jouyet, comme on dit. [...] Il y a une stratégie d'élimination des candidats dangereux à la présidentielle, je ne sais pas d'où elle vient mais je vois à qui elle profite.

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>> Jean-Pierre Raffarin dans BFM Politique, BFMTV / Le Point / RMC



# "Ni ni" VS stratégie

Après la décision du bureau politique de l'UMP de laisser aux militants leur liberté de vote pour le second tour de la législative partielle dans le Doubs, qui opposera une candidate FN à un candidat socialiste, Jean-Pierre Raffarin indique que pour sa part, il aurait préféré un appel à "faire barrage au FN". "Il faut monter une vraie stratégie contre le FN", argumente le sénateur de la Vienne, qui n'est visiblement pas très fan du "ni ni" en vigueur au sein de son parti :

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Le Front national est notre adversaire et en aucune façon une double négation ne peut être une vision.

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Une belle "raffarinade" par laquelle il se démarque donc de la majorité des cadres de l'UMP, plaidant pour une prise de position "plus agressive" et "plus fondée" contre le parti de Marine Le Pen.

# Juppé hué ? Fallait s'y attendre

Jean-Pierre Raffarin minimiserait-il les sifflets essuyés par Alain Juppé lors du conseil national de l'UMP, samedi 7 février ? Alors qu'il plaidait pour une alliance avec le centre, y compris le MoDem, le maire de Bordeaux a une nouvelle fois été conspué par une partie des militants de son parti. "Ce n'était pas une phrase qui visait le centre, mais qui visait le MoDem", explique Raffarin. Qui accrédite en quelque sorte la colère des militants, à l'évocation du parti de François Bayrou :

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Il est clair que pour les militants de l'UMP, quelqu'un qui a appelé à voter Hollande est complice de Hollande. [...] [Cette personne] doit dire clairement qu'il rompt avec le PS. C'est une phrase qui vise François Bayrou, qui lui a voté Hollande. Il y a toujours eu centre et centre. L'UDF a rejoint l'UMP et le RPR pour faire une famille, ce sont des gens qui ont choisi la droite. Comme l'UMP et l'UDI, la droite et le centre.

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Quant à Alain Juppé, qui ne pouvait pas ignorer la réaction que provoquerait sa déclaration et était même symboliquement venu muni de son "gilet pare-balles", le sénateur UMP rappelle qu'il n'est pas "quelqu'un qui négocie en permanence" et dont il partage la "vision" :

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Il a sa sincérité, sa conviction, ce n'est pas quelqu'un qui négocie en permanence sur tout. Parfois, sur certains sujets, il dit tout d'un bloc et il le dit avec force. Et il a raison de le dire. Je suis d'accord avec Alain Juppé sur ligne politique [...], nous avons une vision commune depuis très longtemps. Là où il a raison, c'est que si on veut gagner en 2017, il faudra bien que des gens qui ont voté Hollande votent pour nous. On ne gagnera pas si on n'accueille pas ceux qui sont déçus de Hollande. Il faut qu'on puisse les accueillir.

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"Je veille à ce qu'il n'y ait pas d'autodestruction entre nos différents candidats", précise enfin Jean-Pierre "grand sage" Raffarin.

# Leave Nicolas alone

Nicolas Sarkozy part à Abou Dhabi donner une conférence rémunérée alors que son parti se déchire sur la question du "ni ni ? Ça ne "choque pas" l'ancien Premier ministre. Il explique :

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Qu'il y ait des activités internationales, ce n'est pas ce qui me choque. [...] C'est pas un problème. Bien sûr, il fait ce qu'il veut ! Il est responsable, c'est ça la démocratie.

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>> Nathalie Kosciusko-Morizet dans Tous Politiques, France Inter / Le Parisien



# L'UMP, c'est "la diversité"

La numéro 2 de l'UMP répète son souhait de voir, à l'avenir, les militants être consultés sur la question du front républicain et du "ni ni", elle qui avait déclaré que si elle avait pu voter dans le Doubs, elle aurait voté PS. Et peu importe si elle n'est pas (euphémisme) sur la même ligne que le numéro 3 du parti, Laurent Wauquiez. Elle estime que ce n'est pas sur cette question que se joue l'existence de l'UMP, dont elle rappelle qu'elle a été construite sur l'alliance de la droite et du centre et que "la diversité" est au centre de son ADN.

Elle poursuit :

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Se séparer là-dessus, ça voudrait dire que la seule question, la question ultime en politique, c'est la stratégie vis-à-vis du FN. [...] Tout le monde à l'UMP est d'accord, a une position unanime pour dire : 'Jamais d'alliance avec le FN'. Après, il y a un débat sur la stratégie à adopter vis-à-vis du FN.

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# Sarkozy le "bénévole"

"Nicolas Sarkozy n'est pas redevable de son agenda, et de cette partie de son agenda qui a trait à sa vie professionnelle." NKM non plus ne voit pas de problème dans les conférences rémunérées que donne le président de l'UMP à l'étranger. "Il y aurait de toute façon eu une polémique autour des activités professionnelles de Nicolas Sarkozy, quelles qu'elles soient", estime-t-elle d'ailleurs.

Et la députée de Paris de rappeler que l'ancien chef de l'État occupe "bénévolement" ses fonctions de chef de parti :

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Il n'est pas élu, il n'est pas maire, il n'est pas député... Il n'est pas payé en tant que président de l'UMP ! C'est une occupation bénévole.

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Du bénévolat dans lequel il est très investi, ajoute-t-elle : "Nicolas Sarkozy prend très à cœur sa responsabilité de président d'une famille politique qui a été fracturée, traumatisée par différents épisodes ces dernières années."

# Pas keur les sifflets

L'ancienne candidate à la mairie de Paris n'a pas apprécié qu'Alain Juppé soit sifflé par une partie des militants, samedi. Elle dit :

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Moi, j'aime pas les sifflets, je n'aime pas ça du tout, en aucune circonstance.

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D'autant qu'elle partage la vision du maire de Bordeaux sur l'alliance avec le MoDem :

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La position qu'a exprimé Alain Juppé sur le choix, en quelque sorte, de s'associer avec tout le centre, c'est la mienne. Je l'ai développée lors de la campagne pour Paris. J'ai fait des listes unies, avec l'UMP, l'UDI et le MoDem. Donc je ne vais pas dire que je suis contente [qu'il soit sifflé].

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>> Marine Le Pen dans Le Grand Jury, RTL / Le Figaro / LCI



# Les électeurs FN sont discriminés

En critiquant, durant sa conférence de presse à l'Élysée, le choix du "ni ni" de l'UMP, François Hollande est "redevenu Premier secrétaire du PS", affirme Marine Le Pen. Très en colère, la présidente du FN en a "soupé d'entendre les responsables de l'UMP ou du PS refuser d'aller sur le fond et se contenter, par paresse, de dire que 'le FN n'est pas dans les valeurs de la République'". Selon elle, "le Front national est dans la République, d'abord par conviction, mais dans la pratique".

Et dire le contraire est "très grave", estime-t-elle, assurant que le traitement réservé par "la classe politico-médiatique" à ses électeurs s'apparente à de la "provocation à la haine et à la discrimination" :

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Les électeurs du Front national sont traités de manière scandaleuse. Et je vais même vous dire mieux : si quelqu'un traitait les étrangers ou les musulmans de la même manière que la classe politico-médiatique traite les électeurs du Front national, il serait poursuivi pour provocation à la haine et à la discrimination.

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Ces électeurs sont "traités comme des parias, rejetés hors de la République, [...] ce sont des faits très graves, affirme-t-elle. Et particulièrement dans la bouche d'un président de la République, qui est le président de tous les Français [...]. Comment peut-on se permettre de rejeter, de maltraiter ainsi des millions d'électeurs français ?"

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