L'ENFER C'EST LES AUTRES - Madame 100% donne son discours de clôture du congrès du Front national, dimanche 30 novembre. Mais Marine Le Pen ne vient pas parler d'elle, du moins pas seulement. Non, dans son discours, la cheffe frontiste évoque surtout les autres : ses opposants.
Cela commence avec une prophétie optimiste de la part de la présidente du FN :
"Nos idées ont envahi le débat public, nos propositions sont au centre des discussions politiques. Notre dynamisme est dans toutes les conversations, les stratégies de nos adversaires se déterminent en fonction de nos poussées électorales successives, à tel point mes chers amis qu'il ne fait plus aucun doute que nous serons au second tour de l'élection présidentielle de 2017. Mieux, l'ancien président de la République et le nouveau se bagarrent aujourd'hui pour savoir qui montera sur la deuxième marche.
"
Et pour montrer cette confiance, Marine Le Pen dénonce longuement les agissements de la gauche et de la droite. Les idées du FN ont peut-être "envahi le débat public" mais il est sans doute plus frappant de taper sur les opposants que de déverser ses propositions.
Elle fustige pêle-mêle le "projet fou de l'Union européenne", la mondialisation, la réforme territoriale ou encore le fait que Nicolas Sarkozy et François Hollande "parlent sans cesse de la République, oubliant qu'elle est française ce qui détermine un peu son contenu, pour mieux masquer qu’ils sont en réalité en train de la tuer".
La salle est plutôt calme, du moins jusqu'à ce que la présidente du FN parle de la laïcité et du fondamentalisme religieux. Là, les sifflets se succèdent aux "On est chez nous", preuve s'il en fallait une que certains thèmes sont plus fédérateurs que d'autres au FN. Marine Le Pen assène :
"Tout, messieurs Sarkozy et Hollande, vous avez tout raté.
"
En revanche, Marine Le Pen ne fait pas de propositions précises mais lance de grands thèmes, comme cette volonté de "rendre le pouvoir au peuple", "réapprendre à dire nous", "renouer le fil", "remettre notre pays sur pied", "retisser le fil entres générations", etc.
Non, elle se contente de voir son parti comme "un phare" qui guide et rassure. Elle conclut, envoyant une dernière salve :
"Toute notre action doit viser à rassembler. Nous ne sommes pas un mouvement comme les autres car nous ne sommes pas les autres et nous ne portons aucune responsabilité dans l'affaiblissement de notre pays.
"
[BONUS TRACK]
Si Marine Le Pen parle beaucoup des autres, à savoir les adversaires politiques de son parti, elle n'évoque pas non plus nommément les cadres du FN, qu'ils s'appellent Louis Aliot, Marion Maréchal - Le Pen ou Florian Philippot. Une manière de ne froisser aucune sensibilité.