Ne dites plus "contrôle" mais "accompagnement renforcé" des chômeurs, par François Rebsamen

Publié à 11h16, le 25 octobre 2014 , Modifié à 11h16, le 25 octobre 2014

Ne dites plus "contrôle" mais "accompagnement renforcé" des chômeurs, par François Rebsamen
© Maxppp / Vincent Isore

SENS DE LA FORMULE - Ne dites plus "contrôle des chômeurs" mais "accompagnement renforcé". C'est ce que martèle François Rebsamen dans une interview au Parisien ce 25 octobre, lui qui avait provoqué un tollé début septembre en demandant davantage de contrôles desdits chômeurs par Pôle Emploi et en les menaçant de radiation.

Le ministre du Travail avait très rapidement dû éteindre le feu alors allumé. Il revient ce samedi sur cette séquence en assurant ne "pas avoir compris les réactions" ... et en modifiant *quelque peu* le vocabulaire employé. Son "contrôle renforcé" devient un "accompagnement renforcé" :

Il y a des tas de raisons pour abandonner [la recherche d'emploi, ndlr] : le découragement, la non-réponse, la maladie, des offres qui ne correspondent pas à votre profil, pas de formation, etc. Notre rôle c'est de ne pas les laisser tomber. Il ne s'agit pas d'être sur leur dos mais de renforcer l'accompagnement. Contrôler ne veut pas dire flicage.



Ça ne veut pas dire que les chômeurs sont des tricheurs. Comment imaginer que j'aie pu dire cela ?

Le 2 septembre, sur i>Télé, François Rebsamen sous-entendait bien qu'une partie des chômeurs abusait du système. Et utilisait plutôt les termes "convocation" et "sanction" que "accompagnement" :

[Il faut] un état d'esprit différent, des convocations, des vérifications. Sinon, on est radié. Sinon, on est radié. On peut se réinscrire d'ailleurs après. Il faut qu'il y ait à un moment une sanction.



Il n'est pas possible dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser, qui porte le travail, d'avoir des gens qui... C'est pas la majorité. Pour certains, il y a un problème de salaire, des problèmes d'adéquation [...] mais moi je souhaite qu'on vérifie au sens du Bureau International du Travail que les chômeurs cherchent du travail.

Retour à l'interview de ce 25 octobre. "L'accompagnement renforcé" apparait désormais trois fois sur deux paragraphes. Comme ici :

Est-ce que c'est être socialiste que demander un accompagnement renforcé des chômeurs ? Ma réponse est oui.

François Rebsamen avance même une théorie sur l'incompréhension de ses propos, avec du Nicolas Sarkozy dedans :

Le quiproquo est levé, mais ça prouve à quel point Nicolas Sarkozy a marqué les esprits. Quand on dit contrôle, on pense fraude. Moi quand je pense contrôle, je pense accompagnement renforcé.

>> Le ministre du Travail reconnait également dans cette interview "l'échec" du gouvernement en matière de chômage. C'est à lire ici.

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