Hervé Mariton: une alliance avec le Front national aux élections départementales serait "une erreur", "je vous parle d'expérience"

Publié à 09h07, le 20 février 2015 , Modifié à 13h25, le 20 février 2015

Hervé Mariton: une alliance avec le Front national aux élections départementales serait "une erreur", "je vous parle d'expérience"
Hervé Mariton © JACQUES DEMARTHON / AFP

DON’T CROSS THAT LINE - Hervé Mariton ne veut pas entendre parler d'alliance avec le Front national. Et il sait de quoi il parle. En 1998, alors à l’UDF, il est élu vice-président de la région Rhône-Alpes grâce aux voix du FN , groupe charnière pour avoir la majorité au conseil régional. Une expérience dont le député de la Drôme garde visiblement un souvenir amer. Ainsi, interrogé sur RTL, vendredi  20 février, sur la possibilité d’une alliance FN-UMP aux élections départementales -le FN s'est dit prêt à diriger des départements avec l'UMP et le PS la semaine dernière et Jean-Marie Le Pen à des alliances avec l'UMP "au cas par cas "- le parlementaire est catégorique :

 

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Non. Ca n’est pas possible. Par principe, ce n’est pas possible. Quand vous regardez 98 dans les régions, ça n’a pas fonctionné. […] Je vous parle d’expérience.

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Et le député UMP de préciser qu’il "regrette" cet épisode de sa vie politique, sans vouloir pour autant se livrer à sa propre "psychanalyse". De cette expérience, Hervé Mariton compte d’ailleurs bien tirer une stratégie pour les prochaines élections départementales : reconnaître les majorités relatives pour exclure le Front national du pouvoir régional.

Une solution qui, si le PS l’avait appliquée dans le Rhône-Alpes en 1998, aurait prévenu toute alliance entre le FN et l’UDF. L’ancien ministre de l’Outre-mer détaille :

 

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On ne s’est pas encoquiné [avec le FN]. Nous avons profité d’une majorité relative. Le PS, si on reprend 98, et c’est ça qu’il faut faire cette année, eut été bienvenu de reconnaître notre majorité relative. Mais c’était une erreur et d’expérience je vous dis qu’il faudra reconnaître les majorités relatives qu’elles soient de droite ou de gauche.

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Une solution qui existe déjà à un niveau national… en Suède. Les deux grands partis historiques du pays, la droite et les sociaux-démocrates, sont parvenus à un accord permettant à un gouvernement minoritaire de gouverner. Manière de limiter la capacité de nuisance de l’extrême-droite, dont les scores n'ont cessé de progresser au cours des dernières années.  Hervé Mariton, nouveau chantre du modèle scandinave ?

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