Pour Nadine Morano, c'est Luc Chatel qui doit "assurer l'intérim" à l'UMP

Publié à 13h58, le 01 juin 2014 , Modifié à 13h58, le 01 juin 2014

Pour Nadine Morano, c'est Luc Chatel qui doit "assurer l'intérim" à l'UMP
Nadine Morano à Toul, le 25 mai 2014. (MaxPPP/Alexandre Marchi)

TRIUMVIRAT - Il y a deux jours, Le Lab révélait que certains cadres de l'UMP voulaient pousser un "sérieux coup de gueule" contre le non-respect des statuts du parti, votés il y a tout juste un an.

Dans les colonnes du Parisien, c'est la toute nouvelle députée européenne Nadine Morano qui s'y est collée. Aux yeux de la très sarkozyste ex secrétaire d'Etat, le triumvirat formé des anciens Premiers ministres François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin pour assurer l'intérim après la démission de Jean-François Copé, est illégitime.

Si l'on s'en tient au règlement intérieur, le successeur de Jean-François Copé n'est autre que Luc Chatel. Vice-président délégué du parti, c'est lui qui, "en cas d'empêchement du Président de l'Union", doit prendre le poste.

L'article 24-5 des statuts précise "qu'il en est de même en cas de vacances de la présidence de l'Union jusqu'à l'élection d'un nouveau Président." Autrement dit: si l'on respecte la loi interne à l'UMP, Luc Chatel doit prendre les rênes du parti, et ce jusqu'en octobre 2014, date du prochain congrès. Les membres du bureau politique s'étonnent d'ailleurs du silence de l'ancien ministre à l'issue de ce bureau politique.

Dans Le Parisien, Nadine Morano ne dit pas autre chose :

C'est le vice-président Luc Chatel qui doit assurer l'intérim jusqu'au congrès. C'est la seule voie juridique possible.

A ses yeux, le triumvirat "ne peut être, à la rigueur, qu'une équipe informelle qui entoure le président par intérim, mais qui ne dispose pas de légitimité". Et d'ajouter un commentaire plutôt piquant :

J'observe que ceux qui réclamaient avec vigueur les nouveaux statuts les bafouent aujourd'hui.

Dans un communiqué publié samedi, cité par le quotidien, les trois anciens premiers ministres assure que "cette solution, de nature politique rendue nécessaire par les difficultés politiques, juridiques et financières (...) a fait l'objet d'un large consensus et nous l'avons tous trois acceptée".

Et alors que Le Parisien cherche à savoir si Nadine Morano ne craint pas surtout que Fillon, Juppé et Raffarin cherchent à contrer un éventuel retour de Nicolas Sarkozy, elle rétorque :

Si Nicolas Sarkozy souhaite revenir, rien ne le bloquera ! Il est tellement désiré et attendu par nos militants qui voient notre parti sans chef et maintenant sans ligne politique claire.

Dans le Journal du Dimanche du 1er juin justement, Brice Hortefeux, très proche de l'ancien chef de l'Etat, assure que le retour de Nicolas Sarkozy "était une possibilité, il devient une nécessité". Selon l'hebdomadaire, ses proches préparent le terrain pour son retour à la présidence de l'UMP.

Toutefois, selon une collaboratrice, "sa décision n'est pas prise", et pour cause, explique un ami de Nicolas Sarkozy :

Personnellement, ça l'emmerde de revenir. Sa vie actuelle faite de conférences et de voyages lui plaît bien. Et la perspective de se relancer dans une campagne pour la présidence de l'UMP ne l'enchante pas beaucoup.

Du rab sur le Lab

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