UN FAUTEUIL POUR DEUX – Marie-Pierre de La Gontrie a de l'ambition. En 2015, elle veut prendre la place de Jean-Paul Huchon à la présidence de la région Île-de-France. Sauf que l'actuel président ne l'entend pas de cette oreille. OK, la première vice-présidente socialiste aux finances a des envies mais ce n'est pas pour autant que Jean-Paul Huchon va renoncer à briguer un quatrième mandat.
En coulisses, les arguments s'aiguisent. Et dans l'équipe de Marie-Pierre de la Gontrie, on a déjà trouvé l'angle d'attaque contre Jean-Paul Huchon : le changement, c'est maintenant.
Allez ouste Jean-Paul Huchon, à la tête de la région depuis 1998. C'est ce que suggèrent certains soutiens de Marie-Pierre de La Gontrie comme Rémi Féraud. Cité par le Parisien ce lundi 29 décembre, le patron des socialistes parisiens explique :
Je suis persuadé qu'il y a une large majorité de militants qui souhaitent que 2015 soit l'occasion d'un renouvellement à la tête de la région. Ce qui s'est passé entre Bertrand Delanoë a eu un impact fort en Île-de-France. Dommage que Jean-Paul Huchon ne soit pas dans cette approche.
L'exemple parisien avait déjà été érigé comme modèle à suivre par Marie-Pierre de La Gontrie herself le 20 décembre sur France 3, lorsqu'elle avait fait comprendre qu'elle se porterait candidate pour la présidence de la région Île-de-France en 2015.
Conseillère régionale depuis 1998, Marie-Pierre de La Gontrie, 56 ans, incarnerait donc le renouveau face à Jean-Paul Huchon, 68 ans. Une idée que tous les socialistes ne partagent pas, loin s'en faut. C'est le cas de Carlos Da Silva, député de l'Essonne proche de Manuel Valls. Dans le Parisien, il s'interroge :
Je ne vois pas bien ce que Marie-Pierre de La Gontrie apporte. […] Ils [Jean-Paul Huchon et Marie-Pierre de La Gontrie] ont signé la même motion du PS, soutenus les mêmes candidats à la présidentielle de 2007 et 2012. C'est quoi la nouveauté ?
Chaque camp se prépare donc au combat. Avec chacun sa technique. "Huchon, c'est la technique de l'édredon : tu le critiques, ça s'enfonce et il finit par t'étouffer", plaisante un de ses soutiens.