Yade ou Jouanno ? Grabuge à l'UDI autour de la désignation de la tête de liste pour les régionales en Ile-de-France

Publié à 15h46, le 03 février 2015 , Modifié à 22h36, le 03 février 2015

Yade ou Jouanno ? Grabuge à l'UDI autour de la désignation de la tête de liste pour les régionales en Ile-de-France
Rama Yade et Chantal Jouanno © Montage Le Lab

C’est l’autre "duel de dames" des prochaines régionales en Ile-de-France, avant la campagne proprement dite. En toute logique, Chantal Jouanno semble bien partie pour décrocher l’investiture comme cheffe de file de l’UDI ce mardi 3 février, au détriment de Rama Yade. Sous réserve que le bureau exécutif du parti confirme ce soir le vote de la Commission d’investiture intervenu en début d’après-midi : 13 voix pour la première contre… 0 pour la seconde.

Sauf que ce vote a eu lieu dans des conditions un peu particulières. Selon le sénateur Hervé Marseille, en charge d’organiser ce scrutin, tout s’est déroulé dans les règles. Mais du côté des partisans de Rama Yade, on dénonce un coup de force. L'ancienne secrétaire d'Etat de François Fillon dénonce auprès du Lab :

Ce vote ne devait pas avoir lieu, justement pour ne pas influencer le bureau exécutif. Jean-Christophe Lagarde (président du parti, NDLR) me l’avait garanti.

Les quelques proches d’Hervé Morin membres de la commission, qui sont aussi ses soutiens, ont donc claqué la porte sans participer au vote.

La scène est révélatrice des fractures qui lézardent l’UDI depuis la guerre de succession de Jean-Louis Borloo. D’un côté, une Rama Yade qui a soutenu Hervé Morin, candidat malheureux à la présidence de l’UDI. De l’autre, une Chantal Jouanno favorite de la quasi-totalité de la direction du parti centriste et de son chef, Jean-Christophe Lagarde, qu’elle a rejoint au second tour de la campagne interne.

Depuis, l'ex chouchoute de Nicolas Sarkozy n’est plus en odeur de sainteté dans les hautes instances de l’UDI. Sa violente mise en cause de Jean-Christophe Lagarde, accusé de tripatouillage électoral lors de son match face à Hervé Morin, a laissé des traces. Tout comme la procédure judiciaire pour fraude engagée contre Laurent Hénart, qui l’a défaite lors du duel pour la présidence du Parti radical.

Un poid-lourd du parti raille :

Elle ne fait plus de la politique, elle fait de la procédure. Pourquoi ne pas faire un procès aux électeurs, tant qu’elle y est ?

Au match des soutiens, Rama Yade semble en tout cas avoir une longueur de retard, même si l’Alliance centriste de Jean Arthuis lui a apporté son concours pour sa candidature aux régionales.

Chantal Jouanno, elle, peut compter sur plusieurs figures de l’UDI francilienne. Lundi 2 décembre, huit cadres UDI de la région parisienne ont ainsi adressé une lettre à Jean-Christophe Lagarde pour promouvoir son investiture.

Cette missive, que Le Lab a pu consulter, porte les signatures de Vincent Capo-Canelas, sénateur-maire du Bourget, Yves Jégo, député-maire de Montereau, Vincent Delahaye, sénateur-maire de Massy, Arnaud Richard, député des Yvelines, André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux, Hervé Marseille, sénateur-maire de Meudon, Eric Azière, chef de file du groupe UDI au conseil de Paris et Laurent Lafon, président du groupe UDI au conseil régional d’Ile-de-France.

Tous des partisans de Jean-Christophe Lagarde, dont plusieurs membres de la fameuse commission d’investiture de la discorde. Dans ces conditions, on comprend mieux les réticences de Rama Yade sur le vote de cet après-midi.

[Edit 19h26] - Dans une première version de l'article, nous indiquions que Chantal Jouanno était "quasi-investie" pour les régionales en Ile-de-France. Il s'avère finalement que seul le vote du bureau exécutif de l'UDI peut en décider et que celui de la commission d'investiture n'est que consultatif.

Du rab sur le Lab

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