Règlement de comptes au McDo du Pontet entre un élu FN et un élu UDI

Publié à 16h46, le 24 septembre 2014 , Modifié à 08h40, le 21 avril 2016

Règlement de comptes au McDo du Pontet entre un élu FN et un élu UDI
© REUTERS/Fred Prouser

Grosse explication entre deux Big Mac, lundi 22 septembre, au McDonald's du Pontet. Un élu UDI, A. Quet et un élu FN, F. Delettre, se sont vivement invectivés après un conseil municipal déjà houleux, rapporte Le Dauphiné Libéré.

Lors de ce conseil, l'élu centriste a notamment attaqué la majorité FN sur l'embauche d'un groupe de musique lié à l'adjointe K. Clément, déléguée au commerce et compagne de Delettre, pour un montant de 1.600 euros.

Il s'est également étonné que le bulletin municipal de cette ville du Vaucluse soit imprimé par une société parisienne où travaille Sandrine Auger-Lottiaux, épouse de Philippe Lottiaux, l'ex-candidat FN à Avignon.

Les esprits se sont échauffés dès la sortie du conseil municipal. "En sortant de la salle, F. Delettre était assez remonté. J'ai senti qu'il voulait chercher des noises", assure au Lab l'élu d'opposition UMP Claude Toutain.

Contacté par Le Lab, A. Quet affirme avoir a été provoqué par l'adjoint FN aux travaux, à l’urbanisme et au développement durable, F. Delettre. Selon la version du centriste, ce dernier lui a lancé :

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Fais gaffe, tu vas te casser la gueule sur les marches.

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Avec un ami, A. Quet se rend ensuite au McDonald's du Pontet. Une vingtaine de minutes plus tard, quatre élus FN arrivent, dont F. Delettre. A. Quet poursuit :

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Il m'a littéralement foncé dessus. Il l'a d'abord joué cordiale, faisant une remarque sur mon sourire. Puis il a changé de ton et m'a dit : 'Je n'aime pas ton sourire de niais. Des merdes comme toi, j'en chie tous les matins'.

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Toujours selon A. Quet, F. Delettre l'a également menacé, annonçant qu'il allait "appeler qui il faut pour dire qui tu [A. Quet, ndlr] es".

D'après l'élu UDI, F. Delettre a alors levé la main en direction du centriste avant d'être arrêté par S. Bajard, adjointe FN à la culture. "Tu es con ou quoi ? Il n'a rien fait et tu ne vois pas qu'ils sont en train de filmer ?", a-t-elle dit à l'adresse du frontiste.

Pour l'élu UDI, cet incident est caractéristique de l'ambiance qui règne au Pontet depuis l'élection de Joris Hébrard en mars dernier. "Je suis choqué. Je ne fais pas de la politique pour me faire agresser ou pour avoir peur de sortir à cause de ceux qui prônent la sécurité", conclut-il.

Du côté de la municipalité FN, on minimise l'incident. Contacté par Le Lab, X. Magnin, directeur de cabinet du maire FN Joris Hébrard, raconte :

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Il s'est passé ce qu'il se passe quelque fois dans le Sud de la France quand le sang est un peu chaud. Ce sont deux mecs qui ne peuvent pas se sentir. […] A. Quet fait en sorte qu'on agite la merde pour qu'on parle de lui et jeter l'opprobre sur la mairie FN mais il n'a pas été battu ni touché. Mais ça n'ira pas plus loin qu'un petit pipi de bébé.

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Un "petit pipi de bébé" qui débouche néanmoins sur une plainte déposée par l'élu UDI pour insultes et menaces.

Quant aux accusations proférées par A. Quet en conseil municipal, le dir' cab' les balaye d'un revers de la main. Oui, le bulletin municipal est imprimé par une agence dirigée par la femme de P. Lottiaux. "Ce n'est pas illégal et, pour ce genre de choses, je préfère me tourner vers des amis", explique X. Magnin. Le  choix du groupe de musique  ne pose pas plus de problèmes à la municipalité.

X. Magnin va plus loin et accuse A. Quet d'avoir provoqué F. Delettre. "Lors du conseil municipal, il a tenu des propos limites notamment sur des agents de la collectivité qui ne seraient pas à la hauteur et incompétents selon lui", dit-il.

Et le frontiste de clore le débat en se faisant lui aussi menaçant. "Il joue la victime mais il n'est pas blanc", lance-t-il. Ambiance.

Ni K. Clément ni S. Bajard n'ont souhaité répondre aux demandes du Lab

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