Sanction contre Julien Aubert : Guaino dénonce un "abus de pouvoir" dans une lettre ouverte à Claude Bartolone

Publié à 16h30, le 08 octobre 2014 , Modifié à 16h54, le 08 octobre 2014

Sanction contre Julien Aubert : Guaino dénonce un "abus de pouvoir" dans une lettre ouverte à Claude Bartolone
Sandrine Mazetier, Julien Aubert, Claude Bartolone et Henri Guaino © Images Reuters et Maxppp

Beaucoup de députés UMP ont hurlé contre la "police de la pensée" des socialistes après la sanction infligée à Julien Aubert, lui qui s'obstine à ne pas féminiser les fonctions exercées à l'Assemblée comme le demande le règlement. Henri Guaino va plus loin en projetant d'envoyer une lettre ouverte à Claude Bartolone.

Selon les informations du Lab, le député des Yvelines a envoyé la missive à ses camarades UMP pour les inviter à cosigner cette lettre ouverte au président de l'Assemblée nationale. Il y accuse Sandrine Mazetier, alors présidente de la séance qui a ordonné la sanction, "d'abus de pouvoir".

Dans cette lettre que le Lab a pu consulter, Henri Guaino estime que la sanction "a couvert de ridicule cette institution essentielle qu'est la Présidence de l'Assemblée". Une sanction selon lui "intolérable" car elle "punit l'usage correct de la langue française", comme argumente également Julien Aubert. De fait l'Académie française et l'usage à l'Assemblée ne sont pas d'accord sur ce point.

Henri Guaino s'emporte, évoquant le totalitarisme (un terme qu'il a déjà pu utiliser ou ) :

La mise à l’amende d’un député pour s’être exprimé correctement en français dans l’enceinte de l’Assemblée nationale française signifierait-elle que l’Assemblée s’arroge désormais le droit de fixer les règles de la langue, ce qui nous amènerait aux portes du totalitarisme ?

Il s'en prend également directement à Sandrine Mazetier et à Claude Bartolone qui a "couvert et approuvé" la décision. Il considère que cette attitude met à mal les relations entre l'opposition et le président de l'Assemblée, supposément neutre bien que socialiste :

Police de la langue ou police de la pensée ? A vrai dire les deux. Madame Mazetier a utilisé les pouvoirs qui lui étaient conférés à d’autres fins pour imposer par la force de la sanction sa funeste idéologie jusque dans le langage. Détournement et abus de pouvoir sont les mots qui viennent spontanément à l’esprit. Y-en-t-il d’autres pour qualifier cette attitude, sinon peut-être un vieux mot de l’ancien code pénal : le mot "forfaiture" ?

Le député estime bon de rappeler Claude Bartolone à son devoir de neutralité :

Votre rôle n’est pas d’être au service d’une majorité mais d’être le Président de tous et de faire en sorte que des élus ayant des convictions et des opinions différentes puissent travailler en bonne entente et que leur vie ensemble au sein de notre Assemblée soit possible dans le respect mutuel. Pour la première fois depuis le début de votre Présidence, vous avez gravement failli à ce devoir.

Et menace d'une guerre ouverte si le président du Perchoir ne revient pas sur sa décision de retirer un quart de son indemnité mensuelle d'octobre à Julien Aubert.

En couvrant et en approuvant cette décision inique, vous avez, Monsieur le Président, pris le risque de détériorer profondément les relations entre les membres de notre Assemblée. (...)



Si la décision de sanctionner notre collègue n’est pas annulée, vous porterez la lourde responsabilité d’un climat d’affrontement et de tensions qui ne peut qu’affaiblir l’autorité du Parlement au milieu des épreuves et des difficultés que traverse notre pays.

Du rab sur le Lab

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