VIDÉO - Emmanuel Macron : "Je ne serais pas socialiste ? Dont acte"

Publié à 10h05, le 27 février 2015 , Modifié à 10h36, le 27 février 2015

VIDÉO - Emmanuel Macron : "Je ne serais pas socialiste ? Dont acte"
Emmanuel Macron © Captures d'écran France 2

#NOTINMYSOCIALISME - Emmanuel Macron n'est plus encarté au PS depuis quelques temps. Ajoutez à cela son passé de banquier d'affaires, et vous avez un angle d'attaque parfait contre le ministre de l'Économie d'un gouvernement de gauche. 

La loi-à-laquelle-il-ne-faut-plus-accoler-son-nom a cristallisé les tensions entre lui et les frondeurs du PS, tensions qui n'ont pas franchement été adoucies par le passage en force sur le texte à l'aide du 49.3. Mais le ministre a pris le parti de retourner ce procès en manque de socialisme contre ses détracteurs. Il en fait la démonstration dans un long portrait que lui a consacré Envoyé Spécial, diffusé sur France 2 jeudi 26 février. 

Et quoi de plus efficace que de faire sienne une pensée de François Mitterrand pour répondre à ceux qui l'accusent d'être de droite ? "Personne n'est en situation de donner le brevet de socialisme, c'est le peuple qui le donne", commence-t-il en citant le premier Président de gauche de la Vème République. Il embraye, à l'attention des frondeurs :

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Parce que c'est ça leur vrai problème. C'est que je ne leur ressemble pas. Je ne serais pas socialiste ? Dont acte. Ils représentent leur propre histoire du socialisme, qui n'est pas la mienne. Mais je n'ai peut-être pas envie de leur ressembler. 

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À revoir dans cette vidéo isolée par Le Lab :



Macron assume donc sa différence. "Et vous pensez que le peuple va vous délivrer un brevet de socialisme ?", lui est-il alors demandé. Lui qui ne s'est jamais confronté au suffrage universel élude, laissant tout de même penser qu'il songe à se présenter à une élection à l'avenir :

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On verra. Faut d'abord aller lui demander.

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Mais s'il n'est pas encensé partout à gauche, il récolte en revanche quelques louanges à droite. Au-delà des parlementaires de l'opposition qui s'étaient déclarés prêts à voter sa loi, certains lui reconnaissent surtout un véritable talent. C'est le cas de Julien Aubert, interrogé par Envoyé Spécial. Le député UMP du Vaucluse et le ministre étaient camarades de promotion à l'ENA. Et le premier, qui fait régulièrement étalage de son sens de la formule, voit dans le second un peu de... Barack Obama. 

Il explique :

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C'est quelqu'un qui même il y a dix ans était exactement identique. C'est une personnalité solaire, c'est quelqu'un qui est sociable, amical, chaleureux. C'est un peu le profil Barack Obama. C'est Barack Obama, vous voyez, c'est cet espèce de flegme de savoir où il est et en même temps, quand il commence à parler et à bouger, vous tombez un peu sous le charme en disant : 'Tiens, j'ai envie d'être son ami'

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Bigre, voilà une comparaison flatteuse. Quant au président des États-Unis, c'est la deuxième fois en quelques jours qu'il s'invite dans le débat politique français autour de la loi Macron. Mercredi, c'est le frondeur Jean-Marc Germain qui l'invoquait pour réclamer plus de pouvoir pour le Parlement français, irrité qu'il était de l'utilisation du 49.3.

[BONUS TRACK] Quand France 2 "fout en l'air" une réunion de travail à Bercy

Pour ce reportage, les caméras de France 2 ont suivi le ministre de longues semaines durant. En décembre, Envoyé Spécial a donc assisté à une réunion de travail à Bercy. Emmanuel Macron motive ses équipes en vue du débat parlementaire sur son texte. Il accorde une petite interview aux journalistes, alors que la réunion n'est pas finie.

Et à la suite de cet entretien, il a toutes les peines du monde à rameuter ses collaborateurs, partis voir ailleurs. D'un bout du couloir à l'autre, le ministre leur lance :

 

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Non mais on continue là !

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Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas franchement écouté, ses collaborateurs poursuivant tout simplement leur chemin. Dans la direction diamétralement opposée au ministre. Ce dernier se retourne vers la caméra, souriant mais visiblement incrédule :

 

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C'est un truc de dingue, vous avez complètement foutu en l'air ma réunion !

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Une séquence à revoir en vidéo :



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