A Béziers, Robert Ménard acte son divorce avec le Front national

Publié à 10h29, le 29 mai 2016 , Modifié à 16h09, le 29 mai 2016

A Béziers, Robert Ménard acte son divorce avec le Front national
Robert Ménard, samedi 28 mai à Béziers. © BERTRAND LANGLOIS / AFP

SCISSION - Ce devait être le début d'un grand rassemblement, celui de la "vraie droite". Ce devait être le premier rendez-vous pour réconcilier "la droite hors les murs". Moins de 24 heures après le début du "Rendez-vous de Béziers", organisé par Robert Ménard, la belle réunion a tourné au gigantesque flop. La députée FN Marion Maréchal-Le Pen a quitté l'Hérault plus tôt que prévue, dénonçant au passage "l'erreur politique majeure" du maire de Béziers. 

Robert Ménard a bien tenté de minimiser le claquement de porte de Marion Maréchal-Le Pen. Pour lui, la jeune élue serait "victime de pressions" à l'intérieur du FN. Trop tard pour Ménard. Ce départ aussi théâtral que précipité a visiblement libéré certains cadors du Front national. David Rachline a d'abord rappelé à Robert Ménard qu'il a bénéficié de l'aide du FN pour se faire élire aux élections municipales de 2014. 

Quelques minutes plus tard, le vice-président du FN Florian Philippot lui emboîte le pas. Toujours sur Twitter, il s'amuse du "flop" du "Rendez-vous de Béziers". Il dit : 

La goutte d'eau pour Robert Ménard. Alors qu'il a expliqué samedi à la tribune ne pas vouloir être "le marchepied du FN", il va encore plus loin. Sur son compte Twitter, le maire de Béziers attaque frontalement Florian Philippot. Pour lui, il mène le FN et Marine Le Pen à leur perte. 

Robert Ménard a réussi à faire (encore) parler de lui, ce week-end. Mais le maire de Béziers s'est aussi terriblement isolé. Si on ajoute au départ de Marion Maréchal-Le Pen, les absences remarquées de têtes d'affiche de la "droite hors les murs" comme le polémiste Eric Zemmour, le député européen Philippe de Villiers ou le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, le "Rendez-vous de Béziers" a bel et bien échoué sur un point : la réconciliation de la "vraie droite".  

[EDIT 15h55] Au fait, une partie de la nébuleuse frontiste s'est réjouie de l'initiative de Robert Ménard. Il s'agit du SIEL (pour Souveraineté, identité et libertés), un petit parti allié au Front national et présidé de Karim Ouchikh, conseiller régional d'Ile-de-France élu sur les listes du FN.

 "La droite patriote est née au Rendez-vous de Béziers", a twitté ce dimanche 29 mai le président de ce parti friand de la théorie du "grand remplacement", qui compterait un millier d'adhérents. La première prise de guerre de Robert Ménard ?

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