A droite, on bombe le torse dans la presse avant le débat

Publié à 11h53, le 02 mai 2012 , Modifié à 13h03, le 02 mai 2012

A droite, on bombe le torse dans la presse avant le débat
Plateau télévisé du débat du 2 mai en préparation (Reuters)

Les deux se disent officiellement impatients de débattre pour "s’expliquer devant les Français", en toute courtoisie. "De la confrontation mais pas de baston" ; tel est le message de François Hollande.

Mais dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, le combat a déjà commencé à coup de vraies-fausses confidences dans la presse. Ce 2 mai, les ténors du parti jouent les gros bras dans Le Figaro, Libération et Le Parisien pour déstabiliser l’adversaire. L’opération "bombage de torse" est lancée.

  1. Hollande, "c'est la pirouette cacahuète"

    Quand vous êtes en guerre, vous n'avez pas envie que le capitaine qui donne l'assaut soit comme vous dans la tranchée en train de flipper ! Vous avez envie de croire que c'est un surhomme.

    Voilà le genre d’amabilités de "proches de Nicolas Sarkozy" que l’on peut trouver à foison dans la presse ce mercredi 2 mai, quelques heures avant le fameux débat.

    L’entourage du candidat trépigne à l’idée de voir son poulain sur le ring, enfin.  A h-12, ce mercredi, c’est donc opération "bombage de torse" pour décontenancer l’adversaire avant l’assaut final –ou, à tout le moins, afficher une confiance sans faille.

    La ligne est claire depuis que François Hollande a refusé la tenue de trois débats en deux semaines : il n’a pas la carrure, il va s’effondrer. Les "proches" de droite laissent ainsi entendre que le socialiste n’a jamais eu la prétention d’être chef de l’Etat …  Et que Nicolas Sarkozy ne lui a d’ailleurs jamais accordé la moindre attention.

    Dans Le Figaro, l’un d’eux déroule :

    Hollande, c’est le type qui a vu de la lumière et à qui on a dit: entrez !

    Il s’était investi dans la primaire pour revenir sur la scène politique, pas pour gagner. Après la chute de DSK, tout a changé. Mais comment Nicolas Sarkozy aurait-il pu le considérer avant cela ?

    Lui a été plusieurs fois ministre, il a eu un traversée du désert, il a été élu président de la République… Hollande, qu’a-t-il fait ?

    Dans Le Figaro et dans Libération (article payant), Nicolas Sarkozy continue de répéter qu’il va "exploser" son adversaire. Son conseiller et ami Jean-Michel Goudard balance même dans Libé :

    Flamby ? On va l’écrabouiller !

    En attendant, le camp Sarkozy ne sait pas trop s’il doit se réjouir de ce qu’il considère comme un manque de charisme. Brice Hortefeux résume ainsi l’ambivalence du personnage :

    La force de Hollande,  c’est la pirouette cacahuète. Mais ça peut devenir sa faiblesse.

    Un "conseiller", cité par Le Parisien, craint que les attaques de Nicolas Sarkozy glissent sur lui sans l’atteindre :

    Hollande est une savonnette, la crainte, c’est qu’il n’y ait pas de prise.

    Ou encore, dans Le Figaro :

    Hollande, on ne sait pas qui c’est. C’est un artefact. Il joue un rôle. (…) On ne sait pas si c’est le fantôme de Mitterrand, Thierry Le Luron, un autre encore …

    Alors devant "l’anguille", on sort les gros bras. Franck Louvrier compare le Président-candidat à un champion de judo prêt au combat de longue date:

    Un champion de judo n’apprend pas les dernières prises la veille de JO !

    La petite phrase est reprise dans Libé, et dans Le Parisien(articles payants) – qui, anecodte amusante, l’attribue uniquement à "un conseiller".

    Que répond l’équipe Hollande ? Les techniques d’intimidation y sont bien moins rodées. Dans Libération, un "ténor du PS" se félicite simplement de la stratégie de l’anguille :

    La technique de combat de Hollande, c’est de laisser Sarkozy s’épuiser. Depuis le début, il veut le rendre fou. (…) Face à quelqu’un qui bouge tout le temps, il va faire voir sa cohérence et sa constance.

    François Hollande, lui, continue de renvoyer au "bilan" de Sarkozy :

    Quand il y a un quinquennat raté, un débat ne peut pas l'effacer.

    Et pour le reste ? L’équipe préfère en dire le moins possible afin de ne semer aucun indice.

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