Allocations familiales : deux semaines, deux positions à droite

Publié à 18h40, le 19 mars 2013 , Modifié à 18h49, le 19 mars 2013

Allocations familiales : deux semaines, deux positions à droite

Une proposition de Gérard Bapt, député PS, a mis les allocations familiales au coeur du débat public. Le rapporteur du budget de loi de finances de la Sécurité sociale souhaiterait qu'elles soient divisées par deux pour les familles aisées. 

Ce mardi, la droite réagit de concert. Feu contre le Parti socialiste qui souhaite toucher à "l'universalité des prestations sociales", entend-t-on dans les rangs de l'UMP. Une position qui n'était tout à fait la même quand ses responsables s'exprimaient sur la question il y a deux semaines. 

Quand la droite est pour ...

Le 24 février : 

Invité de France 5 , Bruno Le Maire dévoile les allocations familiales qu'il touche, parce qu'il est père de quatre enfants. Et ajoute qu'il ne trouve pas cela normal, se prononçant pour une limitation de ces prestations pour les hauts revenus. L'ancien ministre estime que les financements publics ne sont pas correctement distribués et dénonce un système "peu efficace" :

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Je ne trouve pas normal qu'avec mon niveau de rémunération, je touche 5.000 euros d'allocations familiales par an parce que j'ai quatre enfants, c'est un argent public qui n'est pas bien dépensé.

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Le 28 février

Dans une interview accordée aux Echos , Xavier Bertrand affirme qu'il est favorable à une mise sous condition de ces allocations familiales. 

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Est ce que Monsieur Goshn (patron de Renault, ndlr) s'il touche des allocations familiales en a besoin de la même manière que l'ouvrir à Sandouville ? Non !

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Un principe répété le 17 mars sur BFM TV , où il n'a pas jugé utile de conserver des prestations sociales de ce type pour les familles les plus aisées : 

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Pour les Français les plus aisés, toucher des allocations familiales n'est pas indispensable. Je veux préserver les allocations familiales pour les classes moyennes, pour les Français les plus modestes. Et les plus aisés, ils préfèrent sans doute ne pas toucher d'allocations familiales et payer un peu moins d'impôts. 

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Quand la droite est contre, mais ....

Le 27 février : 

Luc Chatel ne s'est pas prononcé pour une limitation des allocations familiales. Mais lui s'est affiché, dans un entretien à Paris-Match , favorable à une fiscalisation de ces prestations : 

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- Comme Xavier Bertrand, êtes-vous favorable au plafonnement des allocations familiales pour les plus aisés ?

- Non. Je demeure attaché à leur principe d’universalité. En revanche, je ne suis pas opposé à leur fiscalisation. Les ménages les plus aisés contribueraient ainsi davantage.

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Quand la droite est contre ...

Mardi 19 mars : 

Ce mardi, après l'annonce du rapporteur du budget de la Sécurité sociale de vouloir diviser par deux les allocations familliales des ménages aisés, la droite s'est rangée derrière une position : pas touche à l'universalité des prestations sociales. Florilège : 

> Jean-François Copé : "Tout est fait pour démanteler la politique familiale", estime celui qui reproche un certain "état d'esprit"à la gauche. Ajoutant : "Les classes moyennes, très rapidement, vont être concernées par des mesures comme celles-là."

> François Fillon : "Nous avons toujours considéré que la politique familiale, c'était une politique destinée à soutenir la natalité", a-t-il déclaré s'opposant à la proposition de Gérard Bapt. 

> Jean-Frédéric Poisson, député UMP des Yvelines, membre de l'Entente parlementaire pour la famille : "La majorité socialiste porte à nouveau un mauvais coup aux familles et à leur pouvoir d'achat. En rompant avec le principe d'universalité de notre politique familiale, la gauche menace à terme toutes les familles de notre pays (...) faute d'avoir suffisamment d'idées et de courage pour redresser le pays. C'est proprement inacceptable, et j'appelle les Français à protester énergiquement contre ces intentions, y compris lors de la manifestation de dimanche". 

> Hervé Mariton a appelé mardi à remettre en cause les aides à la pierre plutôt que les allocations familiales comme le suggère le socialiste Gérard Bapt. "Je suis pour l'universalité de la politique familiale", a considéré Hervé Mariton. En matière de prestations familiales, "il y a un domaine dans lequel on gaspille beaucoup d'argent et qui, bien davantage qu'aux foyers, profite aux promoteurs et aux metteurs en marché" c'est "les aides au logement", a-t-il fait valoir. 

BONUS-TRACK : 

En 2010, l'UMP et Eric Ciotti avait fait adopter une loi contre l'abstenteisme scolaire. Dans ce texte, le député UMP proposait de couper les allocations familiales aux familles d'élèves absenteiste. A l'époque, l'universalité des prestations sociales n'était pas évoqué par les élus de droite. 

 

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