La déclaration de Louis Aliot a surpris. Lundi 26 décembre, sur FranceInfo:, le numéro 2 du FN a suggéré aux catholiques de s'occuper de leurs affaires plutôt que de critiquer son camp . Une position pour le moins notable de la part d'un fervent croyant mais qui trouve un certain écho au sein du parti d'extrême droite. Invité de France Inter ce mardi, Nicolas Bay abonde en effet dans le sens de Louis Aliot et fustige lui aussi les cathos qui s'en prennent au FN.
Le secrétaire général du Front national dit :
"Il n'y a pas de déclaration de guerre. Louis Aliot a rappelé que nous n'avions pas de leçons à recevoir de certains, pas tout le clergé peut-être mais une partie qui est très prompte à critiquer les positions du Front national, toujours sur les mêmes sujets d'ailleurs, sur les questions migratoires, faisant preuve d'un angélisme total qui est très conformiste.
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Nicolas Bay reproche donc à "une partie" du clergé de faire preuve "d'angélisme". L'eurodéputé aimerait plutôt entendre "les prêtres et les évêques" s'exprimer davantage sur "les questions économiques et sociales". "On ne les entend jamais", tance-t-il, ajoutant que ce serait "leur rôle" de s'opposer à "l'ultra-libéralisme total".
Et la position défendue par Nicolas Bay vise même le pape. Lors de sa traditionnelle homélie de Noël, samedi 24 décembre, le pape François a parlé des enfants qui tentent d'"échapper aux bombardements" ou de survivre "sur les trottoirs d'une grande ville ou au fond d'une embarcation surchargée de migrants".
La position papale n'étonne pas Nicolas Bay. Il parle de "situations humainement absolument dramatiques, a fortiori lorsqu'elles concernent des enfants". Mais pour l'élu FN, les mots du souverain pontif sont aussi l'occasion de dénoncer les actions menées par la France en Libye et en Syrie "où on a essayé de déstabiliser à toute force le régime stable – sans doute critiquable – mais stable de Bachar al-Assad". Ces politiques ont, selon lui, "organisé les flux migratoires et les morts en Méditerranée".
Lundi, sur FranceInfo:, Louis Aliot s'en est pris à une partie de l'Église. "Depuis que je suis au Front national, c'est-à-dire depuis pratiquement 30 ans dans 2 ans, je n'ai jamais vu une immense majorité de catholiques voter pour nous. J'ai même vu une grande majorité d'évêques nous cracher à la figure, il faut quand même le dire, et systématiquement dénigrer le Front national, ses personnalités ou sa politique", a-t-il déclaré, invitant les catholiques à s'occuper plutôt de "remplir leurs églises, ce qui n'est pas gagné". "Et qu'ils laissent après les partis politiques gérer les affaires publiques", a conclu le n°2 du FN.