BACK ON TRACKS - Ce n'est pas encore fait, mais son élection en tant que conseiller général ne fait guère de doute. Pierre Bédier, candidat de l'UMP, est arrivé en tête du premier tour de l'élection cantonale partielle dimanche 31 juillet au soir, avec pas moins de 45% des voix. Loin devant son adversaire socialiste, qui récolte 21% des suffrages.
Ancien secrétaire d'Etat, ancien maire de Mantes-la-Jolie, et surtout ancien président du Conseil général, Pierre Bédier a du déserter la politique pendant six ans. Condamné en 2009 pour corruption passive et abus de bien sociaux, Pierre Bédier écope de 25000 euros d'amende, 18 mois de prison avec sursis et six ans d'inéligibilité.
Pierre Bédier vote samedi 30 juin à Mantes-la-Jolie (maxppp).
Depuis, du temps a passé, mais Pierre Bédier n'en a pas pour autant perdu ses ambitions. Il amorce son retour en mai 2013, trois ans pile après sa condamnation, le mois où il redevient éligible. Et pour réussir son come-back, Pierre Bédier a fait appel à ses proches.
En mai dernier, le maire de Mantes-la-Jolie, Michel Vialay démissionne de son poste de conseiller général pour laisser le champ libre à son ami. Théoriquement, le siège aurait du accueillir la suppléante de Michel Vialay. Sauf que. Cette suppléante n'est autre que la femme de Pierre Bédier. Qui démissionne également, donc, provoquant une élection partielle.
Cité par Les Nouvelles, Michel Vialay assume parfaitement cette opération électorale :
En 2008, Pierre Bédier et moi-même avions présenté un ticket gagnant pour Mantes-la-Jolie. Les habitants avaient alors plébiscité notre équipe et nous avions été élus ensemble. Lui comme conseiller général et moi comme maire de la ville.
En 2009, une décision de justice est venue séparer cette équipe gagnante. Entre temps, les choses ont évolué et Pierre Bédier a retrouvé son éligibilité. Je considère aujourd’hui que nous sommes dans une situation d’urgence qui nécessite l’action d’un homme d’expérience.
Un élu UMP qui ne porte pas les deux hommes dans son coeur n'hésite pas à qualifier Michel Viallay "d'homme de paille" et de "marionnette" de Pierre Bédier. Certains ont bien tenté d'empêcher ce retour sur la scène politique de Pierre Bédier. L'association Anticor a par exemple fait circuler une pétition, soutenue par le Parti socialiste local, demandant à ce qu'aucun élu condamné pour corruption ne puisse à l'avenir se présenter devant les citoyens.
Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur de 2006, relevés par l'association Anticor, cette élection partielle coûte environ 70 000 euros aux contribuables. Désormais quasi certain de sa victoire, Pierre Bédier met en avant sur son blog les soutiens de Henri Guaino et de David Douillet, tous deux députés des Yvelines. Peut-être seront-ils également de la partie si Pierre Bédier décide de s'emparer à nouveau de la présidence du Conseil général.