Debré critique Copé, "Bonaparte au petit pied" et veut "tourner la page Sarkozy"

Publié à 10h28, le 10 novembre 2012 , Modifié à 10h47, le 10 novembre 2012

Debré critique Copé, "Bonaparte au petit pied" et veut "tourner la page Sarkozy"
Bernard Debré, vendredi 9 novembre, sur Public Sénat.

FEU - Bernard Debré a frontalement critiqué vendredi 9 novembre, sur Public Sénat, le secrétaire général du parti, Jean-François Copé. Le député UMP de Paris a également ouvertement souhaité "tourner la page Sarkozy". Une double charge qui n'a pas manqué de provoquer les réactions outrées des anciens sarkozystes devenus coppéistes.

Dans la dernière ligne droite avant l'élection du président de l'UMP, le 18 novembre, ce soutien de François Fillon n'a pas retenu ses coups contre le rival de l'ancien premier ministre :

Jean-François Copé, on le sait parfaitement bien qu'il est agité, tous les jours il y a quelque chose de nouveau, c'était le racisme anti-blanc, c'était le pain au chocolat, c'était le référendum, c'était descendre dans la rue [...].

C'est de l'agitation qui permet un calcul politique. Il veut faire croire [...]"je suis là, je suis incontournable, s'il y a une manifestation je serai devant " [...] Il voudrait jouer le Bonaparte au petit pied.

L'ancien ministre a également déclaré, lors de la même interview :

Je crois que beaucoup dans [l']équipe [de François Fillon] -j'en fais partie- considèrent qu'il faut tourner la page Sarkozy.

On ne peut pas être et avoir été (...) Tout le monde pense que Nicolas Sarkozy ne reviendra pas, ceux qui ne le pensent pas l'espèrent, et c'est Copé.

Vives réactions immédiates dans le camp de Jean-François Copé.

"J'aimerais savoir si François Fillon désavoue ou pas les propos de Bernard Debré !", a déclaré à l'AFP le sénateur de Paris Pierre Charon, en interpellant l'ancien Premier ministre.

"C'est une faute. Ce proche de François Fillon vient vraiment de franchir la ligne jaune par rapport aux attaques vis-à-vis de l'ancien président en exprimant la volonté manifeste de l'envoyer aux oubliettes. Nous ne l'accepterons pas !", a réagi l'ex-députée Valérie Rosso-Debord en rappelant "la distanciation" de François Fillon, en août dans Le Point, d'avec Nicolas Sarkozy.

Numéro trois du ticket Copé pour l'élection du 18 novembre, Michèle Tabarot a estimé que ce n'était "ni à Bernard Debré ni aux soutiens de François Fillon de décider de tourner la page de Nicolas Sarkozy ", une telle décision "n'appartenant" qu'au seul ancien président.

M. Copé "loin de vouloir tourner la page, a été très clair sur le fait qu'il sera aux côtés de Nicolas Sarkozy s'il souhaite revenir en politique", a-t-elle ajouté dans un communiqué en regrettant des "dérapages verbaux".

L'interview de Bernard Debré sur Public Sénat :

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