Bernard Kouchner: "le Vatican me semble mal placé pour refuser les homosexuels"

Publié à 09h11, le 22 avril 2015 , Modifié à 09h15, le 22 avril 2015

Bernard Kouchner: "le Vatican me semble mal placé pour refuser les homosexuels"
Bernard Kouchner en 2014. © AFP / Loic Venance

Le Vatican ne veut décidément pas de Laurent Stefanini comme ambassadeur de la France. Une position "déplorable" aux yeux de Bernard Kouchner. Invité de RTL ce 22 avril, l'ancien ministre des Affaires étrangères estime qu'il y a "quelque part du racisme" dans le fait de refuser, à cause de son homosexualité, la candidature de l'actuel chef du protocole de l'Elysée et du Quai d'Orsay. Il ajoute, tout en sous-entendus :

 

"

Le Vatican me semble mal placé pour refuser les homosexuels.

"

Jean-Michel Aphatie le relance alors ainsi : "si quelqu'un n'a pas de leçon à donner en matière d'homosexualité, c'est le Vatican, dites-vous ?". Réponse de Bernard Kouchner :

"

Je le pense.

"

Selon le Canard enchaîné de ce 22 avril, le pape François a reçu lors d'une courte entrevue Laurent Stefanini pour lui signifier son opposition à sa nomination.

Quelques secondes auparavant, Bernard Kouchner racontait avoir eu "le même problème" de nomination lorsqu'il était lui-même en charge des Affaires étrangères pour la France entre 2007 et 2010. Sans parvenir à imposer son premier choix, il avait cependant obtenu le retrait d'un autre candidat :

 

"

J’ai eu affaire au même problème, j’ai insisté et je peux vous avouer maintenant que j’ai demandé – parce qu’il y a un ministre des Affaires étrangères du Vatican – je lui ai demandé de retirer son ambassadeur qui était le nonce apostolique, ce qu’il fit. Je lui ai dit "donnant-donnant" c’est ça la diplomatie.

"

En décembre 2007, après le décès de l'ambassadeur en poste auprès du Saint-Siège, une longue négociation de dix mois avait eu lieu entre la France et le Vatican, le second refusant plusieurs noms au premier. C'est finalement Stanislas Lefebvre de Laboulaye qui avait été choisi, suivi par Bruno Joubert en mars 2012. On ne savait en revanche pas que Bernard Kouchner avait obtenu une contrepartie à ces refus.

Du rab sur le Lab

PlusPlus