Bruno Gollnisch s'inquiète des récents résultats électoraux du FN et assure que le nombre de militants baisse

Publié à 12h58, le 02 août 2015 , Modifié à 07h03, le 03 août 2015

Bruno Gollnisch s'inquiète des récents résultats électoraux du FN et assure que le nombre de militants baisse
© AFP

ON COURT A LA CATASTROPHEBruno Gollnisch est inquiet de la "spirale délétère" en cours au Front national. Entre la tentative d'exclusion ratée de Jean-Marie Le Pen, les risques de dissidence aux régionales et des scores en recul dans certaines élections partielles (sauf au Pontet), l'eurodéputé voit son parti dans une situation politique *un peu* troublée à l'approche d'échéances électorales importantes.

Dans un entretien au JDD du 2 août, l'ami de Jean-Marie Le Pen estime donc que des "concessions mutuelles" doivent être faites entre Marine Le Pen et son père afin de donner toutes les chances à la présidente du parti pour 2017. Nécessaires, selon lui, à regarder l'état du parti. Il assure ainsi, comme Jean-Marie Le Pen quelques jours plus tôt , que le nombre d'adhérents a fortement baissé :

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Du coup, même si l'appareil, moi inclus, ne conteste pas Marine Le Pen, les gens votent avec leurs pieds, en s'éloignant. Le 24 octobre 2014, à notre congrès de Lyon, on annonçait 83.087 adhérents à jour de cotisation. Aujourd'hui, lors du vote sur les nouveaux statuts, ils auraient été 28.000 à s'exprimer sur 52.000 adhérents annoncés. Et les résultats des dernières élections partielles ne sont pas très rassurants.

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Le "Menhir" utilisait les mêmes chiffres dans un communiqué le 29 juillet et s'inquiétait de "l'effondrement du nombre d'adhérent".

Bruno Gollnisch en tire des conclusions alarmistes :

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Si l'on ne sortait pas rapidement de cette spirale délétère, je serais extrêmement pessimiste. Il serait odieux de vouloir éliminer Jean-Marie Le Pen, qui certainement ne laisserait pas sans réaction une telle injustice. C'est pourquoi il faut trouver un modus vivendi, ce qui est encore parfaitement possible. 

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L'autre camp Le Pen ne veut cependant pas laisser croire que le parti verrait fuir ses adhérents. Auprès du Lab, Marine Le Pen et Nicolas Bay expliquaient récemment que le nombre total d'adhérents du FN est toujours "aux alentours des 83.000".

Pour l'expliquer, une astuce de statut : il y a les militants à jour de cotisation et puis les autres. La présidente du FN précisait ainsi : "les 52.000 votants conviés au congrès postal sont les militants à jour de cotisation."

Dans la journée du 2 août, le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, a fait la même distinction entre adhérents "à jour de cotisation" et adhérents "statutaires" :

Auprès du Lab, Nicolas Bay, secrétaire général du mouvement, reprend les comptes en détail pour prouver qu'il y a même, au contraire, une augmentation du nombre d'adhérents à jour de cotisation. Il dit :

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Le FN comptait 42 000 adhérents à jour en novembre 2014 et 51 551 aujourd'hui (pour environ 80 000 avec les 'statutaires').



Le niveau actuel (51 551) est le plus élevé de l'histoire du FN. Il y avait moins de 20 000 adhérents quand Marine Le Pen est devenue présidente du FN en 2011.

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Comme l'a rappelé l'AFP , le FN mettait particulièrement en valeur ses 83.000 membres en octobre 2014, tout en précisant que seuls 42.000 étaient des adhérents à jour de cotisation. En ce début d'août 2015, la direction du parti communique davantage sur ses adhérents à jour - en hausse - que sur le chiffre global - stable. Jean-Marie Le Pen et ses proches, eux, ne s’embarrassent pas de cette distinction.

 

[EDIT 14h02] Ajout précisions sur le nombre d'adhérents et tweet de Wallerand de Saint-Just.

[EDIT 14h34] Ajout réaction de Nicolas Bay auprès du Lab





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