Cambadélis, lucide sur son référendum : "Nous ne pensons pas qu'il y aura dix millions de votants"

Publié à 09h43, le 20 septembre 2015 , Modifié à 13h13, le 20 septembre 2015

Cambadélis, lucide sur son référendum : "Nous ne pensons pas qu'il y aura dix millions de votants"
© MEHDI FEDOUACH, AFP

C'est un coup de poker tenté par Jean-Christophe Cambadélis. Dans la soirée du 19 septembre, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé la tenue d'un référendum du "peuple de gauche" du 16 au 18 octobre. Un appel au vote censé déterminer la stratégie de la gauche pour les régionales et notamment sur la question des alliances qui, de EELV au Front de gauche, pose problème rue de Solférino.

A l'issue du conseil national, le "parlement" du PS, réuni à la Mutualité, le patron du PS s'exprime face aux journalistes et dit :

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La question sera assez simple, vous le verrez dans quelques jours : elle portera sur 'oui' ou 'non' à l'unité dès maintenant pour les élections régionales ?

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Le tout avant de détailler les conditions du scrutin. Avec une lucidité quant au nombre de votants :

 

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C'est ouvert au peuple de gauche. La seule chose que l'on va demander, c'est qu'on laisse noms, prénoms, adresses et surtout mails. Donc, cela permettra d'avoir un minimum de contrôle.



Nous ne pensons pas qu'il y aura dix millions de votants, je ne sais pas combien il y en aura, mais nous pensons que le débat, sur ces trois jours, sera très important et intense. Et il y aura là la possibilité de l'électorat de se manifester.

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Cette tentative de référendum populaire intervient alors que certains sondages créditent le Front national en tête, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, imposant de fait "l'union à gauche" selon le patron du PS. 

La primaire socialiste de 2011, considérée comme un succès dans le parti, avait attiré un peu moins de trois millions de votants. Effectivement, les dix millions sont loin. 

[BONUS TRACK] Les frondeurs dubitatifs

Forcément, la proposition de Jean-Christophe Cambadélis n'a pas soulevé un engouement massif chez certains. Surtout chez les frondeurs. Leader de la motion B pendant le congrès PS, Christian Paul explique ainsi au JDD :

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Je suis favorable à tout ce qui peut rassembler la gauche, mais il ne suffit pas de lancer un appel et de brandir la menace du FN. En faisant cela, nous passons largement à côté des causes du divorce entre le gouvernement et le peuple de gauche. Il faut faire un inventaire de la politique menée.

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Du rab sur le Lab

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