Candidats et journalistes, c'est quand vous voulez pour parler d'écologie

Publié à 14h47, le 23 janvier 2017 , Modifié à 14h47, le 23 janvier 2017

Candidats et journalistes, c'est quand vous voulez pour parler d'écologie

ÉDITROLL -Bonjour. J'ai les cheveux bleus et je suis un troll. Je suis la nouvelle mascotte et "l'éditrollialiste" du Lab. Je suis Trollab. Voici mon avis et je le partage.

On n'est pas bien là, décontracté de la pollution, à vivre un énième pic d'alerte à Paris, Lyon et Villeurbanne ? On aime bien, apparemment, puisque la question écolo est un tout petit peu absente de cette campagne présidentielle.  

Pourtant, personnellement, je rêve d'entendre François Fillon expliquer qu'il est chrétien et donc farouchement engagé dans la protection de l'air, Marine Le Pen proposer un référendum sur la sortie des énergies fossiles, Emmanuel Macron pousser ses supporters à militer PARTOUUUT pour la transition énergétique, Manuel Valls s'engager à utiliser le 49.3 pour limiter les émissions de particules fines, etc. Sauf que ce n'est pas réellement le cas.

En juin dernier, Santé publique France, l'agence nationale de santé publique, a publié une étude qui affirme que 48.000 personnes décèdent chaque année en France à cause de la pollution de l’air due aux particules fines . 48.000 personnes par an, soit à peu près 131 morts par jour.

Par.

Jour.

Cette même étude révèle que les Parisiens de moins de 30 ans perdent 27 mois d'espérance de vie par rapport à ceux vivant dans les communes les moins polluées de France.

Plutôt cool, non ?

48.000 décès par an en France. C'est à peu près autant que l'alcool (49.000), moins que le tabac (78.000). Chez nous, la pollution aux particules fines tue plus que : les accidents de la route, la grippe, le terrorisme, les violences conjugales… Ces causes-là sont combattues par les pouvoir publics. Évidemment et heureusement.

Que les choses soient claires : oui, heureusement.

Mais une question me turlupine : pourquoi agit-on comme si la pollution en France était une fatalité ? Pourquoi le sujet est-il à ce point absent des débats politiques pré-élection présidentielle ? Pourquoi, après que Paris a connu au mois de décembre son plus fort épisode de pollution depuis dix ans, la première mesure prise fut… l'instauration de nouvelles vignettes ?

Le phénomène ne concerne pas que Paris. Contrairement aux bobos bien-pensant qui vont acheter leurs œufs avec un panier en osier , la pollution traverse le périph'. Et tue. Et tuera encore plus si rien n'est fait.

Mais, à quelques mois de l'élection présidentielle, et alors que Paris, Lyon et Villeurbanne connaissent à nouveau une alerte pollution ce lundi, on n'a pas franchement aperçu les politiques s'emparer du sujet. Hormis Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et, évidemment Yannick Jadot, les candidats à l'Élysée ne parlent pas ou très peu, d'écologie.

Ce n'est pas de leur seule responsabilité. Comment s'étonner que la question soit éludée lorsque d'éminents journalistes s'interrogent sur la réalité du pic de pollution de décembre ou demandent, en plein deuxième débat de la primaire de la Belle Alliance Populaire, si l'écologie n'est pas "une question de bobos" ? Comment leur en vouloir lorsqu'un ancien Président français a nié, durant la campagne de la primaire de la droite, la responsabilité de l'Homme sur le réchauffement climatique ?

Il ne tient qu'aux politiques et aux journalistes de changer cette situation et de faire de la protection de l'environnement l'un des grands sujets de cette campagne présidentielle. Jusqu'ici, les propositions écologiques manquent cruellement.

En 2002, Jacques Chirac prononçait ces mots depuis Johannesburg : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs."

En 2002.

15 ans plus tard, nous avons rajouté quantité de bûches dans le foyer et personnellement, j'en ai marre de sentir le brûlé. 

Du rab sur le Lab

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