Ce moment où l'on a cru que Nadine Morano allait s'excuser pour "la France, pays de race blanche"

Publié à 18h33, le 07 octobre 2015 , Modifié à 19h53, le 07 octobre 2015

Ce moment où l'on a cru que Nadine Morano allait s'excuser pour "la France, pays de race blanche"
© THOMAS SAMSON / AFP

NO EXCUSE - Le doute a plané, l'espace d'un instant. Insoutenable attente, trépignements frénétiques, le monde qui soudain tourne au ralenti. Et en fait, non. Nadine Morano ne s'est pas excusée. Elle avait jusqu'à ce mercredi 7 octobre, 18h30, pour envoyer à Nicolas Sarkozy une lettre de "regrets", après ses propos maintenus et réitérés à l'infini sur "la France, pays de race blanche". Sans quoi elle perdrait son investiture pour les élections régionales de décembre.

Peu avant 17 heures, un journaliste du Figaro cite "un membre de la commission nationale d'investiture" (CNI) et annonce que la lettre et fin prête et sur le point d'être révélée :

Selon nos informations, des proches de Nicolas Sarkozy assuraient, vers 14 heures, que l'eurodéputée enverrait bel et bien sa lettre. Las, sur les coups de 18 heures, et d'après plusieurs journalistes, le glas sonne. Nicolas sarkozy annonce, en commission exécutive de Les Républicains qui précède la réunion de la CNI (chargée d'étudier le cas Morano en vue des régionales), que la lettre tant attendue n'est pas arrivée :

Des propos confirmés au Lab par une source interne à la direction de LR.

En conséquence de quoi Nicolas Sarkozy ne "proposera pas la candidature de Nadine Morano à la CNI", selon des propos rapportés par une journaliste du Figaro :

Fin du game. 18h30, toujours pas de lettre signée "Nadine". Sa tête de liste départementale en Meurthe-et-Moselle, dans la région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, vient donc de lui passer sous le nez. Pour la remplacer, le président de LR a proposé le nom de Valérie Debord, secrétaire générale adjointe du parti.

Trois membres de la CNI se sont donc abstenus, refusant de voter pour l'éviction de Nadine Morano : Jean-François Copé (qui avait pris la défense de l'eurodéputée face à Nicolas Sarkozy en bureau politique mardi soir), Michèle Alliot-Marie et le député Michel Terrot.

Entre temps, certains avaient visiblement *un peu* perdu patience :

Il aurait finalement été étonnant que Nadine Morano s'excuse, elle qui a martelé, depuis plus d'une semaine, qu'elle ne s'excuserait pas, expliquant notamment que le mot "race" est "dans le dictionnaire".

Surtout, l'eurodéputée répétait à l'envi qu'elle reprenait les mots du général de Gaulle. "J'ai une certaine idée de la France, celle du Général de Gaulle", écrivait-elle mardi sur son compte Facebook, dénonçant une "cabale politique" menée contre elle. Elle allait même jusqu'à publier une lettre de soutien envoyée par "le petit-fils du général de Gaulle", mais sans préciser lequel…

Elle est donc restée fidèle à ses "convictions", qu'elle entend d'ailleurs bien défendre lors de la primaire de la droite et du centre de 2016.



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