Ces élus LR qui accusent le gouvernement d'avoir "relâché" 3 mis en examen pour l'attaque d'une voiture de police

Publié à 10h49, le 25 mai 2016 , Modifié à 11h03, le 25 mai 2016

Ces élus LR qui accusent le gouvernement d'avoir "relâché" 3 mis en examen pour l'attaque d'une voiture de police
Le véhicule de police incendié par des casseurs, mercredi 18 mai à Paris © AFP

URVOAS DÉMISSION - Certains, à droite, ne sont toujours pas convaincus par l'existence de la séparation des pouvoirs dans les institutions françaises. Depuis 2012, on ne compte plus les accusations en laxisme contre Christiane Taubira, notamment. Et ce n'est pas parce qu'elle n'est plus ministre de la Justice que cela va s'arrêter.

Depuis mardi 24 mai, on assiste en effet à une petite résurgence de ce type d'attaques contre le gouvernement. En cause : les remises en liberté sous contrôle judiciaire de trois des quatre personnes mises en examen dans l'enquête sur des violences contre la police, dont l'incendie d'un véhicule où se trouvaient deux agents. Une décision dont le parquet de Paris a fait appel mercredi 25 mai, selon les informations d'Europe 1.

Qu'importe pour certains élus de Les Républicains. Ils sont quelques uns à juger que cette décision initiale du juge des libertés et de la détention porte indubitablement la marque d'un gouvernement "laxiste" et en manque d'autorité. C'est le cas, par exemple, du député de l'Oise et ancien ministre Édouard Courtial, ou du secrétaire national de LR aux Fédérations professionnelles et conseiller régional d'Île-de-France Jérémy Redler, qui ont tous deux tweeté mardi soir :

Leur accusation du gouvernement est donc claire. Ils *oublient* fort opportunément, au passage, de dire que les trois personnes en question ne sont pas simplement "remises en liberté" ou "relâchées", mais également placées sous contrôle judiciaire. Habile.

Aurore Bergé, élue des Yvelines et en charge des réseaux sociaux pour la campagne d'Alain Juppé, s'est quant à elle questionnée sur l'absence de "l'autorité de l'État" dans ce dossier :

Pas un mot de leur part, en revanche, sur l'appel du parquet de Paris cette décision. Parquet qui représente pourtant le ministère public, et qui agit donc sous la responsabilité du ministère de la Justice... Étonnant, non ?

Le député socialiste Eduardo Rihan Cypel a ensuite ironisé sur ces attaques venues de la droite :

Sur France 2 tôt ce mercredi, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas est revenu sur cette décision. "Vous avez vu les images, le sang-froid de ce policier et chacun a loué sa bravoure et l'image qu'il a donnée de la police à ce moment-là. Vous avez vu l'agresseur mais vous n'avez pas vu son visage", a-t-il d'abord souligné. Le juge des libertés, "sur un dossier qu'on ne connaît pas, a estimé que les éléments en sa disposition ne permettaient pas de [les] mettre en prison", a poursuivi le ministre de la Justice, qui indiquait également que "le parquet va regarder les motivations de l'ordonnance du juge et on verra dans la matinée s'il fait appel".

Et Jean-Jacques Urvoas de faire ce rappel, qui semble visiblement nécessaire :

 

"

Cela ne veut pas dire qu'il est libéré. Il est sous contrôle judiciaire. Il est mis en examen sur des infractions extrêmement graves dont la peine encourue est la perpétuité avec une possibilité de demander une mesure de sûreté, c'est-à-dire qu'il ne sortirait pas pendant 30 ans. On peut comprendre qu'au regard de ce qu'il risque, les éléments du dossier doivent être suffisamment avérés. Le JLD a considéré que ce n'était pas le cas.

"

[Edit 11h03 : ajout tweet Rihan Cypel]



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