Mis en examen dans l’Affaire Tapie, soutenu par son entreprise, Stéphane Richard, PDG d’Orange, ne devrait pas, pour le moment, être débarqué par l’Elysée. Mais des voix s’élèvent à gauche contre cette situation.
Parmi elles, celle du rapporteur socialiste du Budget à l’Assemblée nationale, Christian Eckert. Invité de la matinale de LCI, le député a jugé, sans détour :
Il ne doit pas rester à la tête d’Orange.
Et l’un des hommes forts de la majorité sur les questions économiques de poursuivre son raisonnement :
Quand on a été haut-fonctionnaire et qu’on est l’objet de poursuites de cette nature, il faut, au moins pendant un temps, ouvrir cette parenthèse et qu’il quitte la présidence d’Orange. L’éthique commande, même s’il y a la présomption d’innocence, à ce que les gens se mettent un peu de côté pendant que les affaires judiciaires se poursuivent.
S’il reconnait que cette divergence de vue avec l’Elysée n’est "pas le premier différent" qui l’oppose au chef de l’Etat, Christian Eckert craint les conséquences de la multiplication des affaires :
Il y a trop d’affaires en ce moment. Trop d’affaires tue les affaires. Il ne faut pas que qu’on s’habitue, il ne faut pas que ça se banalise.
Orange devra "tirer les conséquences" de la mise en examen de son patron. C'est l'avertissement lancé jeudi par Matignon après l'annonce de la mise en examen de Stéphane Richard. Et lors du prochain conseil d'administration de l'opérateur, dont Matignon réclame qu’il se tienne "dans les prochains jours" pour "faire le point", l'Etat, en tant qu'actionnaire, compte se faire entendre, a précisé l'entourage du Premier ministre.
Arnaud Montebourg, quant à lui, a préféré la posture du "no comment" pour réagir à ce nouvel épisode.