Christian Estrosi refuse que le "rassemblement de la droite et du centre" s’apparente à un "camp de redressement"

Publié à 15h38, le 07 avril 2017 , Modifié à 15h38, le 07 avril 2017

Christian Estrosi refuse que le "rassemblement de la droite et du centre" s’apparente à un "camp de redressement"
Christian Estrosi montrant aux cadres LR qu'ils se fourrent le doigt dans l’œil. © BORIS HORVAT / AFP

Christian Estrosi continue de l’asséner : oui, il soutient et soutiendra François Fillon jusqu’au bout. Et ce malgré les sifflets en meeting dirigés contre lui et les attaques de son camp après sa rencontre avec Emmanuel Macron. Dans son esprit, ce soutien affiché, "libre mais exigeant" , permet au président de Paca d’émettre à peu près toutes les critiques qu’il veut à l’endroit du candidat LR et de son programme.

Alors, dans une tribune publiée dans Le Monde vendredi 7 avril, le premier adjoint à la mairie de Nice sort la sulfateuse contre les cadres "censeurs" de son parti qui ne supportent aucune critique interne et se comportent comme des "garde-chiourmes" :

 

"

Le rassemblement de la droite et du centre, ce n'est pas un camp de redressement où des garde-chiourmes sont mandatés pour assurer le rôle de censeur ou la fonction de maton.

"

Ça, c’est dit… "Monsieur Estrosi devrait faire attention à ce qu’il dit", avait averti François Fillon après avoir été informé de la rencontre entre Christian Estrosi et le candidat d’En Marche ! à la présidentielle à Marseille, le 1er avril. "C’est une idée saugrenue qui crée un trouble chez les électeurs", avait désapprouvé Éric Woerth , député et conseiller économique de François Fillon, parmi d’autres responsables LR témoignant sous couvert d’anonymat.

Outre ce sentiment d’emprisonnement, ces critiques font le jeu du Front national, estime le patron de la région Paca :

 

"

Alors, je veux dire à tous ceux qui s’offusquent quand ils apprennent qu’une rencontre républicaine peut, dans notre démocratie, avoir lieu au-delà des intérêts partisans, à tous ceux qui disent qu’ils ne dialogueront jamais avec un opposant politique, à tous ceux qui trahissent l’esprit même de rassemblement auquel était tant attaché le général de Gaulle, que leurs propos sont en contradiction totale avec le renouveau que les Français appellent de leurs vœux. Ne pas comprendre cette volonté de renouveau, c’est favoriser le Front national.

"

D’ailleurs, ces mêmes cadres LR font encore le jeu du parti frontiste lorsqu’ils nient le "désarroi" des électeurs, poursuit Christian Estrosi :

 

"

Tous les jours, nous rencontrons des électeurs de droite qui nous disent leur désarroi, leurs interrogations, voire leur dégoût. Ne pas le reconnaître et nier la réalité, ce n’est pas ma conception de la vie politique, et c’est faire le jeu du Front national.

"

Jamais en reste de conseils (ou critiques, c’est selon) à l’endroit de François Fillon, Christian Estrosi répète son opposition au programme "social" de l’ancien Premier ministre et sa réticence sur la stratégie de communication :

 

"

J’ai, dès le premier jour de cette campagne surprenante, dit les choses avec clarté : je soutiens le candidat de ma famille politique, quelles que soient les divergences qui peuvent nous opposer. Et ces différences, elles existent sur la part à consacrer au social dans notre programme, sur la nécessité d’attaquer plus fortement le Front national ou sur l’urgence de parler aux classes moyennes plutôt que de disserter sur un cabinet noir.

"

Autrement dit et pour détourner une expression fillonesque, ce ne serait pas créer de la dette que de s’adresser aux classes moyennes au lieu d’attaquer l’Élysée. Concernant ce dernier reproche, Christian Estrosi pourra au moins compter sur le soutien de Gérard Larcher, filloniste qui a pris ses distances avec les accusations de François Fillon sur le "cabinet noir". En voilà donc un qui ne risque pas de se comporter comme un garde-chiourme – au moins sur ce point.

Du rab sur le Lab

PlusPlus