Ségolène Royal-Nicolas Dufourcq : les coulisses d'un numéro de duettiste improvisé a la BPI

Publié à 18h24, le 22 avril 2013 , Modifié à 22h31, le 22 avril 2013

Ségolène Royal-Nicolas Dufourcq : les coulisses d'un numéro de duettiste improvisé a la BPI
(Reuters)

COULISSES - Tout était prévu : deuxième conseil d'administration de la Banque publique d'investissement à Paris, puis conférence de presse à 18h30 avec Ségolène Royal et Nicolas Dufourcq pour faire le bilan de l'activité au premier trimestre 2013.

Mais dans le 7e arrondissement, où se déroulait le rendez-vous, les choses ne se sont pas passées comme prévues. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle a quelque peu bousculé l'agenda et a court-circuité la communication de l'établissement bancaire public.

[Edit, 19h] Signe de la confusion, Nicolas Dufourcq, à 18h30, a commencé son point de presse seul.

Interrogé sur l'absence de Ségolène Royal a ses côtés, il s'agace:

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Elle est en duplex à côté.

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Relancé sur les multiples prises de positions divergentes entre lui et sa vice présidente, il assure qu'il est: "tout a fait possible" de travailler ensemble, promettant que Ségolène Royal sera "de plus en plus d'accord" avec les positions de la BPI.

Et, quelques minutes plus tard, Segolene Royal rejoint, à son tour, la conference.

Revendiquant sa "liberté de parole", elle semble aussitôt s'aligner sur la vision "Dufourcquienne" de la BPI, expliquant que sa premiere mission est de "se concentrer pour bâtir l'avenir", épousant sa vision de "l'horizon 2030".

Mais pour mieux s'en démarquer dans la foulée, expliquant que: "La BPI peut accompagner [des entreprises en difficulté] dans leur mutation industrielle".

Fin du numéro de duettiste? Même pas. Nicolas Dufourcq reprend aussitôt la parole pour detailler qu'il s'agira alors uniquement de "fonds privés".

Plus tôt dans l'après-midi, l'attachée de presse de Ségolène Royal à la région invite des journalistes à un point presse à 16h. Du côté de la BPI, il est toujours prévu à 18h30.

Erreur d'agenda ? Non, une prise de vitesse de la présidente de la région Poitou-Charentes. L’idée : pouvoir réagir avant la prise de la parole au nom de la BPI.

                             

Si la conseillère presse Ségolène Royal assure avoir prévenu la BPI et que "tout était prévu comme cela", l'organisation de la Banque publique d'investissement reconnait ne pas avoir été mise au courant.

Résultat : alors que le conseil d'administration s'est tenu jusqu'à 18 heures, Ségolène Royal s'est éclipsée pour parler à la presse, dans une conférence de presse à partir de 16 heures. Puis en profite pour faire également dans la foulée un direct à la télévision .

  

Quelque jours auparavant, l'élue socialiste avait été très critique à l'égard du directeur général de la BPI, Nicolas Dufourcq. Elle avait parlé de "grave dérapage" au sujet des propos de Nicolas Dufourcq, qui avait déclaré que le sauvetage de Petroplus ou de Florange n'aurait pas représenté "un bon business" pour la BPI.

Une capacité à se distinguer qu'avait soulignée ... Jean-Pierre Jouyet, président de la BPI lors de sa prise de fonction.

A la tête de la Banque publique d'investissement, il avait salué le "rôle important" que pourrait jouer Ségolène Royal :

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Et compte tenu de ses capacités, si j'ose m'exprimer ainsi, en terme de communication, elle pourra jouer un rôle important en tant que porte-parole de la BPI.

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Antoine Bayet et Ivan Valerio

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