Copé ou Fillon, quelle importance ?

Publié à 12h04, le 20 septembre 2012 , Modifié à 12h04, le 20 septembre 2012

Copé ou Fillon, quelle importance ?
Jean-François Copé et François Fillon en mai 2012 (Maxppp)

Pour notre blogueuse Delphine Dumont, Jean-François Copé comme François Fillon risquent de ne pas avoir de "baguette magique" pour reconstruire l'UMP. L'élection de l'un ou de l'autre à la présidence du parti n'aurait donc pas grande importance.

  1. "Il n'est pas sûr que l'UMP fasse ses devoirs"

    Au terme de semaines pénibles d'une campagne sans intérêt, il ne reste plus que Jean-François Copé et François Fillon en lice pour la tête de l'UMP. Avant même que les militants confirment leurs parrainages, on est tenté de se demander si le jeu en valait la chandelle.

    En effet, bien que les personnalités de Jean-François Copé et François Fillon soient bien distinctes, il n'est pas sûr que l'UMP fasse ses devoirs quel que soit le vainqueur.

    Copé a pour lui d'avoir sauvé les législatives de 2012 qu'on annonçait pourtant désastreuses. Fillon est surtout connu pour avoir été éclipsé par Nicolas Sarkozy. Cependant, quand on voit comme Jean-Marc Ayrault peine à encadrer ses ministres, on mesure mieux les mérites de notre ancien Premier ministre.

    Que l'un ou l'autre remporte cette élection de l'UMP n'aura donc rien de catastrophique en soi. Ce qui me parait moins sûr, c'est leur capacité et leur volonté à rénover le parti.

    Il faut redonner une identité à la droite. À trop laisser les courants s'exprimer, on ne sait plus quelles valeurs défend l'UMP. Il faut aussi incarner une opposition crédible.

    En se montrant impitoyable avec la lenteur de François Hollande, l'opinion publique exprime une impatience. Si elle veut être crédible, la droite devra donc éviter le confortable système de l'opposition systématique et gratuite. Elle doit avoir un projet rassembleur qui lui permettra de revenir au pouvoir en 2014 et 2017.

    La mission semble pourtant presque impossible. D'une part, le nouveau président de l'UMP devra composer avec des élus qui auront des positions ou des avantages à préserver. L'influence de certains d'entre eux interdira à leur chef de les brusquer. Il faudra donc réussir à affirmer sa modération sans perdre ceux qui lorgnent sur le FN, et sa modernité sans braquer les conservateurs.

    D'autre part, les Français, qui ne sont jamais à une contradiction près, réclament des changements forts mais en douceur. Ils ont élu Nicolas Sarkozy pour la rupture et ne l'ont pas reconduit pour les avoir bousculés. Ils ont élu François Hollande pour sa mollesse et le font chuter dans les sondages pour sa lenteur.

    Comment attirer ces électeurs puérils ? Que ce soit Jean-François Copé ou François Fillon, le casse-tête sera le même et je crains que ni l'un, ni l'autre n'ait de baguette magique.

    Espérons que, lorsque le président de l'UMP sera élu, il restera assez d'énergie dans le parti pour réfléchir à ces missions...

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