Déclarations de candidatures : la malédiction du "quoi qu'il arrive"

Publié à 12h54, le 09 mai 2013 , Modifié à 14h25, le 09 mai 2013

Déclarations de candidatures : la malédiction du "quoi qu'il arrive"
(Reuters)

MALÉDICTION - La phrase vient de François Fillon ce 9 mai et a été largement parodiée sur les réseaux sociaux :

Je serai candidat quoi qu'il arrive.

Une phrase généralement prononcée sur l'air du "même pas peur" lorsqu'on sait que les obstacles seront nombreux.

Quoi qu'il arrive, vraiment ? Si l'on se penche dans les archives des déclarations de candidature, l'assurance du "quoi qu'il arrive" n'a pas toujours porté chance à ses auteurs.

> En décembre 2011, Rachida Dati est par exemple certaine qu'elle se présentera aux législatives parisiennes six mois plus tard, et ce même si François Fillon convoite le même siège.

Elle assure sur BFMTV et RMC :

Je suis déterminée: je serai candidate aux élections législatives quoiqu'il arrive.

Elle finira pourtant par renoncer au nom de l'"unité" de son parti.

> Un an plus tôt, en octobre 2010, Hervé Morin, alors ministre de la Défense, assure qu'il portera les couleurs du centre à l'élection présidentielle de 2012, sans l'accord unanime de son parti. Une décision qui annoncera le début des hostilités au Nouveau centre.

Selon Le Monde, il confie alors à ses proches :

Je serai candidat quoiqu'il arrive.

De candidature Morin, il n'y a finalement point eu. Avec 1% dans les sondages, Hervé Morin a estimé que "la détermination ne doit pas tourner à l'obstination".

> Nicolas Sarkozy, quant à lui, a esquivé la malédiction du "quoi qu'il arrive". En novembre 2004, celui qui s'apprête à devenir président de l'UMP veut relativiser ses intentions présidentielles. Face à un lecteur du Parisien qui lui demande s'il sera candidat en 2007 "quoi qu'il arrive", Nicolas Sarkozy répond :

Non, pas quoi qu'il arrive. Peut-être que, dans deux ans, je serai totalement passé de mode.

Candidat, il le fut. Et même élu.

> La réciproque est vraie aussi. En 2002, Noël Mamère assure qu'il ne représentera pas les Verts pour l'élection présidentielle. Une décision "irrévocable", à l'entendre :

Rien ne pourra me faire changer d'avis.

Dès le lendemain pourtant, Noël Mamère change d'avis et décide d'entrer dans la course à l'Elysée, convaincu par les arguments de Dominique Voynet.

Contrairement au "quoi qu'il arrive", assurer de sa non-candidature peut donc être un bon moyen d'être effectivement candidat. [>> merci à @CarlMeeus]

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