Désir, Raffarin, Duflot, Montebourg, Benguigui : le multiplex politique du dimanche

Publié à 17h43, le 24 mars 2013 , Modifié à 21h32, le 24 mars 2013

Désir, Raffarin, Duflot, Montebourg, Benguigui : le multiplex politique du dimanche

#MULTIPLEXPOLITIQUE – Le gouvernement et la majorité étaient bien représentés sur les plateaux et dans les studios, dimanche soir.

Avec le Premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, invité de C politique sur France 5, trois ministres étaient sur le pont : Cécile Duflot au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Arnaud Montebourg sur BFM Politique et Yamina Benguigui, dans Internationales RFI/TV5/Le Monde.

Du côté de l’opposition, un seul représentant : l’ancien Premier ministre UMP, Jean-Pierre Raffarin, invité de Tous Politiques sur France Inter et en partenariat avec Le Monde et l’AFP.

Au programme : les débordements de la manifestation des anti-mariage homosexuel, la mise en examen de Nicolas Sarkozy et la démission du gouvernement de Jérôme Cahuzac ainsi que la polémique sur les propos de Jean-Luc Mélenchonà l’égard de Pierre Moscovici.

Comme chaque dimanche, le Lab vous raconte en direct ces rendez-vous politiques pour vous permettre de briller, lundi matin, à la machine à café. 

 
>> Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti socialiste
 

 
> Cumul des mandats

Après l’annonce par l’executif que le projet de loi sur le non-cumul des mandats serait examiné avant l’été, la question de la date de son entrée en application reste de mise.
 
 
A la tête du PS, Harlem Désir milite pour une entrée en vigueur dès 2014. Ce qu’il a répété :

Je continue à plaider pour que ça se fasse. Je demande qu’elle s’applique le plus tôt possible. Dès 2014.

> Pédagogie
 
Quatre jours avant la nouvelle intervention télévisée de François Hollande, Harlem Désir a reconnu des loupés dans la communication de la majorité de gouvernement sur les réformes entreprises.

On n’a pas été très bons ces derniers mois. On n’a pas assez expliqué ce qu’on faisait. On aurait du passer plus de temps à l’explication.

> "Manif pour tous" et lacrymos
 
Alors que la nouvelle manifestation des anti-mariage homo avenue de la Grande Armée à Paris a parfois dégénérée avec des jets de gaz lacrymogènes, le patron du PS a estimé que ce n’était "pas à la droite réactionnaire de donner des leçons" :

Il ne faut pas accepter cette provocation. Il ne faut pas chauffer les esprits.

Quant aux chiffres avancés par les organisateurs, l’eurodéputé se montre prudent et rappelle la légitimité de cette réforme, issue des urnes en 2012 :

Je ne veux pas commenter les chiffres. Il y a un débat mais il y a eu des choix.

Les Français se sont exprimés en faveur de cette réforme avec l’élection présidentielle et les élections législatives.

Je prends un pari : quand cette loi aura été adoptée, l’UMP ne reviendra pas dessus. La société a avancé.

> L’exemple Mitterrand
 
Arrivé dans le débat public dans les années 1980 avec SOS Racisme, Harlem Désir a répondu aux accusations disant que la gauche privilégie le sociétal à l’économique en prenant l’exemple de François Mitterrand :

En 1981, François Mitterrand n'a pas choisi entre la retraite à 60 ans et l'abolition de la peine de mort. Il a fait les deux.

> Grand O de François Hollande
 
Jeudi, François Hollande va intervenir sur France 2 pour donner un cap et tenter de rassurer sa majorité ainsi que les Français au moment où les sondages restent bas.
 
Pour Harlem Désir, décrié quant à son soutien à l’action gouvernementale, il s’agit d’un "moment important dans cette première partie du quinquennat".
 
 
> Mise en examen de Nicolas Sarkozy 
 
C’était LE sujet de cette fin de semaine : la mise en examen de Nicolas Sarkozy. S’il retient que la justice "fait son travail", Harlem Désir remarque surtout que "l’UMP chasse en clan" et "ne respecte pas la justice" :

Nicolas Sarkozy a les mêmes droits que les autres citoyens, il n'en a pas plus. Le juge d'instruction fait son travail.

L'UMP chasse en clan, en meute contre la justice. L'UMP ne respecte pas plus la justice maintenant qu'elle est dans l'opposition que quand elle était au pouvoir.

> Mélenchon comme Le Pen ?
 
Ce dimanche a aussi été marquée par une nouvelle polémique entre le gouvernement et Jean-Luc Mélenchon suite aux propos du tribun du Front de gauche à l’encontre de Pierre Moscovici.
 
 
Pour Harlem Désir, l’ancien candidat à la présidentielle s’égare en "imitant le Front national" et lui demande "de retirer ses propos" :

Je crois que Jean-Luc Mélenchon a tort de vouloir hystériser le discours politique, ce n'est pas en imitant le Front national sur la surenchère que l'on va avancer.
 Je n'ai pas dit que c'était antisémite. Les années 30 ça fait référence à une dérive, une surenchère. C'est à Marine Le Pen que ça profite.

#COUCOU CARLOTTI 
 
Harlem Désir est un partisan des primaires pour les municipales. Comme à Marseille où la fédération PS a été mise sous tutelle et où Marie-Arlette Carlotti, officiellement déclarée candidate, espère fédérer derrière elle pour éviter une primaire. Mais le patron de la rue de Solférino ne l’entend pas ainsi :
 

Dans cette fédération, il y avait des divisions qui étaient de nature à ne pas favoriser l'organisation de cette primaire.

Les militants ont le droit à un Parti socialiste prêt pour ce grand rendez-vous. Nous allons organiser à Marseille des primaires transparentes et irréprochables.

 
>> Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif
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> Mélenchon/Moscovici
Après la polémique issue des propos de Jean-Luc Mélenchon à l'égard de Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg s'est montré très critique envers le Parti de gauche.

L’injure et l’insulte détruisent le débat et discréditent ceux qui l’utilisent.

Ces propos ne sont pas acceptables. On ne peut pas mener le débat pas l’invective. On ne retient que l’insulte, pas le contenu. Il peut mener le débat sans utiliser l’injure. L’insulte le discrédite.

 > Point "lacrymos"
Après les échauffourées lors de la nouvelle manifestation des anti-mariage homo, Arnaud Montebourg a déclaré ne pas être choqué par les dérapages car "il n’y a rien d’original ou d’exceptionnel". Sous-entendu, toutes les manifestations connaissent leurs loupés :

Qu’il y ait des provocations, c’est le cas dans toutes les manifestations. Je ne vois pas en quoi cela empêche les autres de manifester pacifiquement. Il n’y a rien d’exceptionnel ou d’original.

Quant aux accusations de la droite de l’utilisation par les forces de l’ordre de gaz lacrymogènes contre des enfants, le ministre doute :

Je ne pense pas que des enfants forcent des barrages. Que les familles mettent les enfants pour forcer les barrages, c’est une erreur.

Les forces de l’ordre font respecter les décisions de justice.

#Sarkozy
 
Invité à réagir à la mise en examen cette semaine de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse, l’ancien candidat à la primaire socialiste a simplement expliqué qu’il était "normal" que la justice fasse son travail.
 
 
Et a souligné les différentes affaires concernant l’ancien chef de l’Etat :

Les mises en cause de Nicolas Sarkozy se sont multipliés de la part de la justice.

Il y a plusieurs procédures qui concernent, directement ou indirectement, l’ancien président.

Peut-il, dans ces conditions, rester membre de droit du Conseil constitutionnel ? Comme beaucoup à gauche, Arnaud Montebourg ne le croit pas :

Je ne vois pas comment il peut participer à une juridiction telle. Il est généralement en conflit d’intérêt.

#Cahuzac
Comment Arnaud Montebourg, ancien collègue de Jérôme Cahuzac à Bercy a-t-il perçu sa démission alors que les deux hommes ne sont pas exactement sur la même ligne politique économique ?
 
 
Pour le chantre du "made in France", cette démission prouve l’indépendance de la justice, élément de langage largement repris par la majorité :

Cela démontre que la justice est indépendante et concerne tout le monde. Y compris le gouvernement.

Le président de la République a mis un point d’honneur à ce que la République exemplaire consiste à éviter toute intrusion dans le pouvoir judiciaire.

#Guérini
 
Pourfendeur des abus dans certaines fédérations socialistes et ennemi de Jean-Noël Guérini, Arnaud Montebourg a réagi à la mise sous tutelle de la fédération des Bouches-du-Rhone. Une bonne chose, selon lui :
 

J’ai demandé sa démission à plusieurs reprises. A des moments, il faut bousculer le rocher. La mise sous tutelle est déjà un pas intéressant. On sent que le rocher va bouger.

> Hollande = Roosevelt 
 
Sur la politique de redressement des comptes publics menée par le gouvernement et par François Hollande, Arnaud Montebourg a comparé cette politique à celle menée dans les années 30 par le président américain Roosevelt alors qu'il était interrogé sur la taxe à 75% qui pourrait devenir la taxe à 66%.
 

Je voudrais rappeler ce qu’il s’est passé après la crise de 29, sœur jumelle de notre crise. Ce qu’a fait le président Roosevelt.

En 1932, le taux marginal maximum d’impot sur le revenu était de 32%, c’est passé à 63%. En 1936 à 79%. En 1941 à 91%. Ca n’est redescendu qu’en 1965 à 77%. Et ca n’a jamais porté atteinte au rêve américain.

"Hollande égal Roosevelt ?" lui est-il alors demandé ? La réponse fuse :
 

C’est ça l’engagement. Nous avons pris inspiration sur les décisions importantes du président Roosevelt.

#Nationalisation
 
Arnaud Montebourg persiste. "Florange ne peut plus se reproduire ?", lui est-il demandé. Sous-entendu, les divergences entre Arnaud Montebourg et Jean-Marc Ayrault sur la nécessité d’en passer par une nationalisation temporaire peuvent-elles se reproduire et le ministre du Redressement productif maintient-il son idée de départ ?
 

Ca peut se reproduire parce que le président de la République a fait savoir que la question d’une nationalisation temporaire est un outil qui restait sur la table s’il en était besoin.

Je peux vous indiquer que si nous n’avons pas d’autre solution que de procéder ainsi, nous ferons comme toutes les nations du monde qui procèdent, aujourd’hui, dans tous les secteurs industriels, à des nationalisations.

 
 
>> Cécile Duflot, ministre du Logement
 

 

#Municipales
 
Inévitablement interrogée sur ses intentions pour les municipales de 2014 à Paris, la ministre du Logement et de l’Egalité des territoires a préféré botter en touche, estimant qu’il n’était pas encore l’heure d’aborder ce sujet :
 

Ce n’est pas encore le moment de la décision.

Une phrase qui laisse pourtant supposer que Cécile Duflot réfléchit sérieusement à briguer l’hôtel de Ville de la capitale.

 
 
#Mélenchon
 
Sujet chaud du jour après sa sortie fracassante contre Pierre Moscovici, Cécile Duflot estime que "Jean-Luc Mélenchon flirte avec le dérapage à chaque instant".
 
Et prévient, sur les divergences et les saillies entre le PS et le Front de gauche :
 

Organiser la guerre des gauches, c’est fatal.

#Ordonnances
 
L’annonce par François Hollande du recours aux ordonnances pour aller vite sur "certains sujets techniques" a provoqué un imbroglio au sein de l’éxecutif.
 
Première concernée puisque ces ordonnances devraient utilisées principalement sur les questions de logement, la ministre a précisé la portée de cette procédure :

 

Les ordonnances porteront, par exemple, sur la transformation d’immeubles de bureaux en logements.

 
>> Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP de la Vienne 
 

 
 

#Sarkozy
Revenant sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin a beaucoup insisté sur les mises en cause de la justice. Des mises en cause qui venaient de son propre camp mais qu’il déplore :
 

Il faut un cessez-le-feu entre la politique et la justice.

Néanmoins, et même s’il ne veut pas alimenter la théorie du complot, l’ancien Premier ministre s’interroge :
 

L’objectif pourrait être la mise en examen de Nicolas Sarkozy et pas la vérité.

On voit bien que la qualification d’abus de faiblesse semble très fragile. Le juge Gentil cherche autre chose.

En revanche, Jean-Pierre Raffarin interpelle le gouvernement qui, selon lui, n’a pas pris la hauteur nécessaire et inhérente à l’exécutif :
 

Le gouvernement devrait prendre un peu de distance sur l'affaire.

#Cahuzac
 
Un raisonnement qui amène Jean-Pierre Raffarin à s’interroger également sur la position de Christiane Taubira à l’égard des juges. Et ce, non seulement dans le cadre de l’affaire Bettencourt, mais aussi dans celle qui implique l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac :
 

Christiane Taubira doit soutenir les juges qui interrogent Nicolas Sarkozy comme ceux qui interrogent Jérôme Cahuzac.

#Manifpourtous
 
Présent à la "manif pour tous" de ce dimanche des opposants au mariage homosexuel en compagnie de plusieurs élus UMP comme Hervé Mariton, Eric Ciotti ou encore Patrick Ollier, Jean-Pierre Raffarin a, quelque part, justifié les agissements de ceux qui ont cherché à contourner les barrages des forces de l’ordre. Des agissements qui ont entraîné l’utilisation de gaz lacrymogènes :
 

Ces gens ont le sentiment d'être méprisés, et qu'est-ce qui entraîne la colère ? c'est le mépris.

Et, comme Henri Guaino, de déplorer le refus de la préfecture de voir le cortège emprunter les Champs-Elysées, lieu éminement symbolique où les gaullistes avaient battu le pavé en 1968 :
 

On n’a pas voulu qu’on affiche plus de monde que le général De Gaulle en 1968.

Et d’ajouter que l’ampleur de la mobilisation doit faire réfléchir, voir infléchir, le gouvernement :
 

C’était très impressionnant. Le pouvoir doit considérer ce mouvement.

#Valls
L’ancien Premier ministre s’est également exprimé sur la prise de position de Manuel Valls lors des questions au gouvernement sur le verdict dans l’affaire Babyloup. Une sortie en forme de critique d’une décision de justice, surprenante de la part d’un ministre de l’Intérieur, pour Jean-Pierre Raffarin :
 

Que le ministre de l’Intérieur conteste une décision de justice, c’est toujours un problème.

#Mélenchon
Polémique du week-end entre le PS et son allié du Front de gauche, les propos de Jean-Luc Mélenchon sur Pierre Moscovici sont la résultant, selon lui, de l’alliance, également décriée par Jean-François Copé, nouée entre le PS et le Front de gauche. 
 

Les socialistes ont voulu accepter Jean-Luc Mélenchon parce qu’il était une condition de la victoire. Maintenant, le PS doit payer la facture.

Invité du Grand rendez-vous Europe1, dimanche matin, le président de l’UMP avait quant à lui parler de "prix à payer" pour le Parti socialiste

 
>> Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie

 

 

> Rançons
 
Ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui a affirmé que l’Elysée avait modifié sa manière d’opérer avec les preneurs d’otages. Notamment en ce qui concerne le versement de rançons aux ravisseurs :
 

C'est un changement de doctrine. Vraiment.

Nous avons affaire à des narco-jihadistes, à des groupes très mobiles, autonomes, qui n'ont pas toujours de chefs. Nous avons affaire à de nouveaux bandits de grands chemins sous le couvert de religion.

La libération des otages est au cœur des préoccupations du gouvernement.

> Centrafrique
 
Suite aux récents événements avec un président en fuite et à l’envoie de 350 soldats français, Yamina Benguigui a affirmé qu’il n’y avait aucune consigne d’évacuation : 
 

Pour le moment, il n’y a pas de consignes d’évacuation. On demande à nos ressortissants de rester chez eux pour le moment.

Et d’insister sur la logique de non-ingérence qui doit dominer même si elle y met des limites :
 

Il n’y a pas d’ingérence. Le maitre mot c’est non-ingérence.

Mais en même temps, nous avons des liens. Nous avons des pays amis. Nous sommes dans cet espace francophone et nous avons des ressortissants un peu partout.

#LangueFrançaise
 
Puisqu’elle s’occupe de la Francophonie, Yamina Benguigui est revenue sur le fait que la langue française permet une certaine mobilité dans le monde. Et qu’elle "est aujourd’hui une langue africaine". Un fait issu de la colonisation.
 

L’espace francophone, c’est 220 millions de locuteurs aujourd’hui.

En 2050, 800 millions dont 80% en Afrique. La langue française est aujourd’hui une langue africaine.

Mais aussi, la langue française permet une mobilité.

Et de conclure face à cet essor, estimant que cette force de frappe du nombre pouvait avoir des retombées économiques :
 

La francophonie a un avenir extraordinaire. Il y a une francophonie économique.

 

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