Diesel : la petite leçon d’écologie de Ségolène Royal

Publié à 10h38, le 04 mars 2013 , Modifié à 10h38, le 04 mars 2013

Diesel : la petite leçon d’écologie de Ségolène Royal
(Montage Le Lab via Reuters et Maxppp)

"Il faut voir un peu plus loin". Invitée de France Inter ce 4 mars, Ségolène Royal a donné une petite leçon d'écologie au gouvernement sur le diesel, tout particulièrement à Delphine Batho et Cécile Duflot, toutes deux favorables à une hausse de la fiscalité de ce carburant.

La désormais vice-présidente de la Banque publique d'investissement (BPI) refuse la solution évoquée par la ministre de l'Ecologie qui reviendrait à augmenter le prix à la pompe du diesel, aujourd'hui moins taxé que l'essence :

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On a encouragé les Français pendant des années à acheter des voitures diesel, on ne va pas du jour au lendemain leur taper sur la tête avec un impôt supplémentaire.

Je considère que l’écologie ne doit pas être punitive.

Si à chaque fois qu’on fait de l’écologie on met un impôt supplémentaire, alors les Français se détourneront de l’écologie.

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L'ancienne candidate à la présidentielle plaide plutôt pour une "révolution des transports" en "donnant la priorité aux véhicules électriques".

Le 1er mars, après la diffusion d'un rapport de la Cour des comptes remettant en cause le régime dérogatoire du diesel (les conducteurs de véhicules diesel gagnent 18 centimes par litre), Delphine Batho a indiqué dans Le Parisien qu'une hausse de sa fiscalité était "incontournable" mais devrait être "progressive" :

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Une évolution de la fiscalité sur le diesel ne pourra s'envisager d'abord que de façon progressive et surtout devra être accompagnée de mesures de justice sociale

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Une idée applaudie le 3 mars par Cécile Duflot , ministre du Logement et surtout ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, au nom de la "santé publique".

A l'inverse, le même jour et dans le Grand rendez-vous d'Europe 1 - i>TELE - Le Parisien, Arnaud Montebourg s'est fermement opposé à l'alourdissement de la fiscalité préconisé par la Cour des comptes et envisagé par Delphine Batho :

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Pour moi, utiliser le diesel comme outil de financement de l’État n'est vraiment pas la bonne politique. (...) Notre souhait est de trouver une formule qui n'attaque pas le diesel, car attaquer le diesel c'est attaquer le made in France.

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Au milieu de ces désaccords entre ministres, le gouvernement n'a pas tranché. Le 3 mars, les services du Premier ministre ont fait savoir à l'AFP et à Reuters que la convergence des taxations entre essence et diesel était une "piste de travail". Aucune concrétisation n'est prévue avant la loi de finances 2014, présentée en septembre de cette année.

Au-delà du prix à la pompe, le gouvernement s'interroge également sur une incitation à la transition écologique. Delphine Batho et Arnaud Montebourg sont raccords sur ce point et envisagent une "aide au remplacement des véhicules les plus émetteurs de particules par des véhicules peu polluants". Dans leur jargon, cette aide s'appellerait une "prime à la reconversion". Son financement, lui, reste problématique.

Du rab sur le Lab

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