Droit de vote des étrangers : Raffarin estime qu’il est trop tard pour le gouvernement

Publié à 10h33, le 24 octobre 2012 , Modifié à 14h09, le 24 octobre 2012

Droit de vote des étrangers : Raffarin estime qu’il est trop tard pour le gouvernement
Jean-Pierre Raffarin, mercredi 24 octobre, sur France Info. (Capture d'écran)

TIMING – Le report du droit de vote des étrangers est "une sage décision" pour Jean-Pierre Raffarin. Mais l’ancien Premier ministre assure que le gouvernement aurait pu faire passer sa réforme dans les tous premiers mois du quinquennat de François Hollande.

 

  1. "Ils n’ont pas profité de l’état de grâce"

    Invité de France Info, mercredi 24 octobre, Jean-Pierre Raffarin a approuvé la "sage décision pour la France" qu’est l’annonce à demi-mots du recul du gouvernement sur le droit de vote des étrangers  non-ressortissants de l’Union européenne aux élections locales.

    "Pour le PS, c’est la préparation d’un nouveau recul", ajoute l’ancien Premier ministre, qui estime cependant que le gouvernement aurait pu faire passer sa réforme dans les tous débuts du quinquennat de François Hollande :

    Il y a une incapacité à faire passer ce texte. Le gouvernement avait une très bonne côte puis les choses se sont effondrées. 

    Finalement, ils ont très peu travaillé les quatre premiers mois. Quand vous êtes à 60% de sympathie, vous pouvez faire beaucoup de choses, quand vous êtes à 40%, ca devient difficile.

    Pour le sénateur de la Vienne, Jean-Marc Ayrault et François Hollande auraient raté le coche :

    Ils n’ont pas profité de l’état de grâce, de cette impulsion, pour faire passer leurs réformes.
    Toutes ces réformes seraient passées assez facilement dans la période d’état de grâce.

    Désormais, le gouvernement n’a plus "la capacité de manœuvre" nécessaire pour "faire en sorte que leurs promesses soient tenues".

    Le gouvernement aurait-il vraiment pu faire passer sa réforme sur le droit de vote des étrangers dans le premier trimestre de son arrivée au pouvoir ? Rien n’est moins sur.

    La gauche a beau être majoritaire au Sénat, à l’Assemblée nationale ainsi que dans la plupart des institutions locales, elle ne dispose "pas des 3/5 nécessaires pour réviser la Constitution", dixit Bernard Accoyer, président de l’Assemblée sortante.

    "La gauche dans son ensemble (avec les écologistes, les radicaux et les communistes) n’atteint pas les 370 députés qui lui étaient nécessaires pour pouvoir atteindre la majorité des 3 / 5 au Congrès, c’est-à-dire la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat, nécessaires pour réviser la Constitution", explique le politologue Guillaume Bernard, à Direct Matin.

    Comme le notait également notre éditorialiste Olivier Duhamel, "la gauche ne contrôle pas le Conseil constitutionnel, qui oblige les lois à respecter la constitution." Le 18 juin, il expliquait ainsi :

    La gauche ne dispose pas des trois cinquièmes des parlementaires, qui seuls lui permettraient de réviser la Constitution sans le concours d'une partie de l'opposition, ou la décision du peuple, par référendum.

    Ainsi la gauche dispose du pouvoir présidentiel, gouvernemental et législatif. Pas du pouvoir constituant.

    Quant à l’éventualité d’un référendum dans les trois premiers mois d’une nouvelle mandature, elle paraissait hautement improbable.

Du rab sur le Lab

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