En remplaçant NKM par Wauquiez, "Sarkozy organise une inflexion frontiste" de LR, selon Cambadélis

Publié à 20h41, le 17 décembre 2015 , Modifié à 20h50, le 17 décembre 2015

En remplaçant NKM par Wauquiez, "Sarkozy organise une inflexion frontiste" de LR, selon Cambadélis
© JOEL SAGET / AFP

*FRONT RÉPUBLICAIN* - Au lendemain des régionales, Nicolas Sarkozy a annoncé la nomination d'une nouvelle direction de Les Républicains pour janvier. Un remplacement est d'ores et déjà entré en vigueur : exit Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez récupère le poste de numéro 2. Le patron de l'opposition règle là un problème de personne avec NKM, mais donne aussi une indication très forte sur la ligne future de son parti : très à droite. Jean-Christophe Cambadélis le pense - mais il le dit avec des mots *un peu* plus forts que cela. 

Dans une interview à plusieurs journaux européens qu'il a mise en ligne sur son blog, jeudi 17 décembre, le premier secrétaire du PS est interrogé sur ce mouvement à la tête de LR. Il critique à nouveau ce choix de se séparer de son numéro 2 aussi promptement après un scrutin, mais il condamne surtout "l'inflexion frontiste" que représente à son sens le choix de promouvoir Laurent Wauquiez, "qui dit il n’y a pas que des idées fausses au Front national" :

 

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Le bilan que Nicolas Sarkozy tire des élections régionales, c’est la nécessité d’évincer Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle disait 'On ne peut pas mettre sur le même plan un parti républicain qui vote pour nous et le Front national'. Il remplace madame Kosciusco-Morizet par monsieur Wauquiez qui dit il n’y a pas que des idées fausses au Front national. C’est une indication du centre de gravité des Républicains. Maintenant, nous verrons si les démocrates, les centristes, les vrais républicains, se sentent représentés par ce glissement. Pour le PS, je demande une inflexion contre le précariat. Nicolas Sarkozy organise une inflexion frontiste. Choisissez !

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Plus qu'une droitisation, il s'agirait donc d'une extrême-droitisation, d'après Jean-Christophe Cambadélis.

> À lire : RSA et nazisme : comment Laurent Wauquiez justifie sa droitisation

Cambadélis qui, pour sa part, fait le SAV de son projet d'"Alliance populaire", une formation qui permettra au PS de se "dépasser" en rassemblant des partis et mouvements citoyens. Dans cette même interview à la presse européenne, le patron du PS estime qu'il "faut que le centre se détache de la droite" pour rejoindre ce mouvement. Et d'expliciter sa "stratégie des poupées russes" pour construire ce processus :

 

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Ma stratégie, c’est celle des poupées russes. On commence par le PS, on fait une alliance avec des citoyens et les partenaires les plus proches, on discute avec les écologistes voire les communistes, on s’ouvre aux centristes, aux républicains qui voudront venir. Nous voulons être le centre de gravité ! Construire un bloc républicain contre un bloc réactionnaire. 

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[BONUS TRACK] Le non-cumul et la transparence, ça fait pas voter

Autre question de la presse européenne à Jean-Christophe Cambadélis, qui est plutôt une remarque : "Claude Bartolone, qui a perdu en Île-de-France, reste président de l’Assemblée nationale (voir ici) et Jean-Yves Le Drian, élu en Bretagne, restera ministre de la Défense (voir ici). Ce sont des messages catastrophiques pour l’opinion !" Sous-entendu : avec de tels comportements, le FN n'a pas fini de gagner du terrain. Et là, le boss de Solférino explique que oui, bon, le cumul et la transparence, c'est bien joli, mais ça ne passionne pas les foules. Et surtout, ça ne fait pas gagner les élections.

Il dit :

 

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Il faut rappeler que c’est nous qui avons fait la loi sur le non-cumul des mandats. Et nous commençons à l’appliquer. Comme nous avons fait la loi sur la parité. Le Parti socialiste a été la formation qui a fait le plus d’efforts pour la transparence et les nouvelles formes de représentation. Ça ne nous a pas fait gagner les élections pour autant ! Au Front national, tous les dirigeants cumulent, c’est une famille qui règne et les congrès ne sont pas des modèles de transparence. Ça n’empêche pas les électeurs de voter pour lui ! Il faut faire des efforts dans ce domaine, c’est une évidence. Mais ce qu’il faut surtout c’est à la fois un message et des résultats.

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