Encore ministre, Arnaud Montebourg estimait que, sans lui, Français Hollande n'aurait jamais été élu président

Publié à 06h40, le 29 août 2014 , Modifié à 09h37, le 29 août 2014

Encore ministre, Arnaud Montebourg estimait que, sans lui, Français Hollande n'aurait jamais été élu président
images Envoyé Spécial sur France 2, diffusé le 28 août 2014.

Lors de la primaire de la gauche, en 2011, Jean-Michel Baylet a fait 0,6%. Cela ne l'a pas empêché, à l'heure du remaniement du gouvernement, d'attendre un poste "à la hauteur de ce qu'il a porté pendant la primaire". Alors imaginez Arnaud Montebourg et ses 17%...

Le magazine de France 2 Envoyé Spécial a consacré un portrait, diffusé jeudi 28 août, à l'ex-ministre de l'Économie. Face caméra, celui qui encore le patron de Bercy ne cache ni son ambition présidentielle, ni son dédain vis-à-vis de celui qui occupe pour l'instant l'Élysée.

Cela commence avec l'évocation de sa démission avortée, en décembre 2012, après l'échec de sa proposition de nationaliser le site d'ArcelorMittal.  "J'étais dans une colère profonde, intérieure. Je l'ai exprimé", se souvient-il. Puis, alors que la journaliste de France 2 lui demande s'il ne s'agissait pas d'un coup politique, Arnaud Montebourg voit rouge : 

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Je vous confirme madame que j'existais bien avant ce ministère. J'ai été candidat à la primaire, j'ai fait 17%. François Hollande sans moi il n'était pas là où il était. Je lui ai dit, en effet. Je préfère que vous reveniez à de justes proportions dans vos analyses.  […]



Tout le monde sait ce qu'il s'est passé. Il y a même des livres qui ont été écrits. Vous devriez les lire, ça vous éviterait de poser des questions désagréables.

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La séquence est à voir en vidéo ci-dessous :



Recueillant 17% des voix lors du premier tour de la primaire de la gauche en 2011, Arnaud Montebourg a fait figure de troisième homme, de faiseur de roi, derrière Martine Aubry et François Hollande. Après avoir laissé planer le suspense, il s'était prononcé en faveur du second, alors qu'on le disait proche de la première.   

Cité par Le Point, ce jeudi 28 août, un cadre du Parti socialiste dénonce cette manie du double jeu chez Montebourg : 

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Il a successivement trahi Royal pour Aubry, Aubry pour Hollande, Hollande pour Valls et Valls pour lui-même.

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Dans le même reportage, Montebourg critique l’attitude de François Hollande. "Je lui dis tout moi… Mais il n'écoute pas. Ce n’est pas grave, il fait ce qu'il veut", commente-t-il.

Un peu plus tôt, alors qu'on lui demande s'il trouve que le surnom "Flamby" accolé au chef de l'État – et dont on a soupçonné qu'il avait été initié par Montebourg – était adéquat, il garde le silence, masquant un sourire, avant de glisser, malicieux : "No statement, pas de commentaires".

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