Le duel fratricide entre Jean-François Copé et François Fillon n’est pas achevé. Après une période de trève où l’ancien Premier ministre s’est fait plus discret, au point que certains s’interrogent sur sa "borlooïsation", François Fillon amorce un retour au premier plan. Une stratégie que le président élu de l’UMP tente de contrecarrer.
Car François Fillon prépare bien son retour. Auprès des médias et des militants. Un retour minutieusement orchestré :
>> Dimanche 24 février : invité du JT de 20 heures de TF1
>> Lundi 25 février : grande interview dans Le Monde
>> Mardi 26 février : Meeting parisien à la Mutualité pour lancer « son projet pour la France ». Selon les Inrocks, le député UMP de Paris « devrait prendre la parole pendant quarante-cinq minutes dès 18h45 jusqu’à 19h30 ». Un timing parfait pour passer ensuite dans les JT.
>> Des déplacements en régions ces prochains mois
Mais Jean-François Copé ne compte pas laisser François Fillon prendre ainsi toute la lumière.
Selon une information du JDD, le député et maire de Meaux a préparé sa contre-attaque. Il organisera, mardi 26 février, simultanément au meeting de son rival, "une audio-conférence" avec les cadres du parti.
Dans un mail, que le JDD s’est procuré, le patron de l’UMP explique :
Afin de vous parler de manière concrète de la façon dont nous allons nous organiser, je vous invite à participer à l’audio-conférence que j’organise le 26 février à 19h.
Parmi les proches de François Fillon, cette contre-programmation copéiste ne passe pas. Un proche de l’ancien Premier ministre confie ainsi au Monde, daté du 24 février :
C’est d’une bêtise absolue !
Pourquoi faire ça ? A quoi ça sert ?
Face à ces accusations de vouloir parasiter le rendez-vous de la Mutualité par ce qu’ils considèrent être "un contre-meeting", les proches de Jean-François Copé, qui jugent ces accusations "grotesques", tentent de désamorcer tout début de polémique.
Un proche du patron de l’UMP explique ainsi au quotidien du soir :
Cette conférence téléphonique entre Jean-François Copé et l’ensemble des délégués de circonscriptions de l’UMP ne va durer que 45 minutes.
Cela ne s’adresse pas à des militants, mais à des cadres, qui seront au maximum 577 (…).
Cela n’a donc rien à voir avec un "contre-meeting".
Voilà qui ne devrait pas faciliter la réconciliation entre les deux camps. Le psychodrame de l’UMP n’est pas forcément terminé.